Une trentaine d'ouvriers travaille sur le chantier de la place de la République à Limoges. Dans ce lieu sans végétation et entouré d’immeuble, un «îlot de chaleur urbain », avec la canicule, la hausse du thermomètre est plus forte qu'ailleurs, compliquant encore plus le travail.
Dans le bâtiment et les travaux publics, les aléas climatiques font partie du métier. Mais lors des épisodes de canicules le travail sur les chantiers en extérieur peut rapidement devenir très difficile. Sur le chantier de la place de République à Limoges, c’est particulièrement vrai.
"Ilot de chaleur urbain : + 4° comparé à la campagne"
Ce vaste espace entouré d’immeuble est ce qu’on appelle un "îlot de chaleur urbain", où la température peut être supérieure de 4 degrés à celle d'une campagne verdoyante.
Sur ce site, sans doute un des pires endroits pour travailler durant cet épisode de canicule, une trentaine d’ouvriers sont pourtant à pied d’œuvre. Percer, découper des structures, couler du béton, chauffer du bitume au chalumeau, des travaux qui n’ont rien de simple sous un soleil de plomb.
"Adapter l’organisation du travail"
Ces ouvriers disposent d'une fontaine à eau, et d'un vestiaire climatisé. Leurs horaires ont aussi été adaptés, 7h -15h, avec une pause déjeuner plus courte. Ils seraient partant pour démarrer beaucoup plus tôt mais les riverains et les hôtels autour de la place n’ont guère envie de se faire réveiller par un marteau-piqueur et veulent, de bon matin pouvoir ouvrir leurs fenêtres.
Il existe différents textes qui préconisent des actions à mettre en œuvre pour protéger les salariés en cas de forte chaleur. Le ministère du Travail, dans une note d'instructions diffusée aux préfets "invite les entreprises à adapter l’organisation du travail" et "prendre en compte l’ambiance thermique dans l’évaluation des risques".
Ce même document rappelle qu’il est "interdit aux employeurs d’affecter des jeunes aux travaux les exposant à des températures extrêmes susceptibles de nuire à leur santé" (art. D. 4153-36 du code du Travail)
Le Haut conseil de la santé publique formule également des recommandations, avec 3 messages prioritaires :
• La chaleur fatigue toujours
• Elle peut entraîner des accidents graves et même mortels, comme la déshydratation ou le coup de chaleur
• La pollution de l’air aggrave les effets liés à la chaleur
"Ne jamais consommer d’alcool, limiter la caféine"
Lors d’une vague de chaleur sont listées les préconisations suivantes :
• Limiter les efforts physiques
• Adapter son travail afin de n’avoir pas à supporter une charge de travail trop importante aux heures les plus chaudes
• Se protéger de l’exposition au soleil et de la chaleur
• Se rafraîchir (brumisateur et ventilateur)
• Manger
• S’hydrater sans attendre la sensation de soif
• Ne JAMAIS consommer d’alcool et limiter la consommation de boissons contenant de la caféine (elles aggravent la déshydratation)
• Agir rapidement en cas de signes d’alerte chez soi ou chez ses collègues.
Dans ce même document, les spécialistes de la santé demandent aux employeurs "d’organiser l’évacuation des locaux climatisés si la température intérieure atteint ou dépasse 34°C, en cas de défaut prolongé du renouvellement de l'air".
Si aucune de ces recommandations n’est contraignante, un travailleur peut de lui-même invoquer son "droit d'alerte et de retrait en cas de danger grave ou imminent pour sa vie ou sa santé" (art. L.4131-1 du code du travail)