"Pourquoi ?" À la barre du tribunal, le cri d'une femme gravement handicapée après une blessure par balle en pleine tête

Déjà condamné pour un meurtre commis en 1991, un homme de 62 ans se retrouve devant une Cour d'Assises, cette fois celle de la Haute-Vienne, pour tentative d'assassinat en récidive. Le 1ᵉʳ juillet 2019, il tire une balle en pleine tête sur une femme qu'il venait de rencontrer trois mois plus tôt sur les réseaux sociaux. Toujours en vie, la victime est aujourd'hui lourdement handicapée.

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"Pourquoi ?" Ce mot, la victime l'a crié à cinq reprises alors qu'elle se retrouve face à son agresseur, quatre ans après les faits. Une émotion qui a glaçé la salle, en ce premier jour d'audience à la Cour d'assises de la Haute-Vienne, lundi 9 octobre, pour tentative d'assassinat en récidive.

Les séquelles de la balle de 22 Long Rifle reçue en pleine tête, ce 1ᵉʳ juillet 2019 à Boisseuil, font aujourd'hui d'elle une survivante.

Dans le box des accusés, se tient celui qu'elle a rencontré sur les réseaux sociaux, trois mois avant les faits. Trois mois seulement pour révéler la jalousie et la violence de cet homme, âgé alors de 58 ans. Deux plaintes n'auront pas suffi à la protéger.

"C'était quelqu'un qui était connu des services de police et qui a déjà été condamné à plusieurs reprises, mais qui a eu le droit à des remises de peine. Je me dis qu'aujourd'hui, s'il n'avait pas eu ces remises de peine, il n'aurait jamais connu ma maman et elle serait toujours parmi nous, dans sa vie d'avant. Elle pourrait continuer à avoir une vie normale", a déclaré l'une des deux filles de la victime.

Trois mois écoulés entre la rencontre et la tentative d'homicide

Alors que l'accusé, Eric, et la victime, Marie-Hélène, échangent sur un site de rencontres en février 2019, Marie-Hélène souhaite mettre fin à la relation en juin 2019, à la suite de comportements violents. Après avoir consulté un médecin, elle dépose plainte. Elle parle d'une gifle en mai et le 11 juin, d'un étranglement avec un coussin sur sa tête pour l'empêcher de crier. Elle évoque également un harcèlement subi de la part d'Eric Talavéra, qui avait juré, dit-elle, de  "lui pourrir la vie".

Le couple se sépare, mais Eric Talavéra a des affaires personnelles à récupérer au domicile de la victime. Alors qu'elle revient d'une semaine de voyage familial en Tunisie, l'accusé la surprend à son domicile. 

L'un de ses amis confiera aux enquêteurs que pendant son séjour en Tunisie, elle avait exprimé ses peurs et craintes à l'égard d'Eric Talavéra. Marie-Hélène M. est aujourd'hui gravement handicapée, en état de dépendance et bénéficie de l'assistance d'une curatrice.

Que s'est-il passé dans la nuit du 30 juin au 1er juillet 2019 ?

Le 1er juillet 2019 en fin de matinée, un cycliste découvre à Boisseuil dans un chemin sans issue le corps d'une femme ensanglanté, inanimé, les pieds nus, habillée de vêtements légers. A ses côtés, un t-shirt gris tâché de sang.

Appelés, les secours constatent qu'elle est en vie mais présente une plaie importante à la tête, une machoire qui semble fracturée, de multiples lésions, plaies et traumatismes et une blessure ouverte au genou, elle est en hypothermie. Elle est alors hospitalisée avec un pronostic vital engagé. Les examens révèleront la présence d'un projectile dans la tête.

Le même jour, une jeune femme se présente au commissariat de Limoges pour signaler la disparition inquiétante de sa mère, rentrée de voyage la veille au soir, dont elle n'a plus de nouvelles et qu'elle n'a pas trouvée à son domicile. Le carnet de chèque, carte bleue, téléphone portable ne s'y trouvent plus par ailleurs. Elle dit aussi avoir reçu des sms étranges "efface tous les messages d'Eric..." et que ce dernier l'a appelée pour lui dire "fous nous la paix, je suis parti avec ta mère, elle conduit, elle ne peut pas te parler".

Le lien étant fait entre cette disparition et la femme hospitalisée, l'homme qu'elle fréquentait quelques semaines auparavant est contacté par les services de police, en vain. L'enquête révèle de nombreux déplacements jusque dans le 46. Celui-ci appelle de lui-même les services de police, se dénonce et émet son intention de se rendre dès qu'il aura fini de mettre ses affaires en ordre. Il est interpellé alors qu'il revient au domicile de sa victime, le 2 juillet, sans résistance.

"C'était une personne qui profitait de la vie, mais maintenant sa vie est détruite. À ce jour, elle ne peut plus rien faire, à part rester à la maison. Elle qui adorait voyager et qui partait souvent en vacances avec nous, maintenant, c'est fini. Ce que l'on demande, c'est surtout que la justice fasse son travail", s'est exprimé l'un des frères de la victime.

Déjà condamné pour meurtre en 1991

A l'audience, à son premier interrogatoire, l'accusé a déclaré : "C'est sûr, c'est moi qui ai tiré, mais je n'ai pas voulu la tuer."

Il est poursuivi pour tentative d'assassinat en récidive et encourt la réclusion criminelle à perpétuité. La liste des multiples condamnations au casier judiciaire de cet homme de 62 ans révèle plus de trente années déjà passées derrière les barreaux, dont deux condamnations pour braquage et meurtre.

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