Début septembre, un laboratoire de Limoges reçoit un colis abîmé, qui contient une bouteille remplie d'un étrange liquide jaune fluorescent. Il est accompagné d'une demande d'analyse de "strontium", un élément potentiellement radioactif.
Dans la matinée du vendredi 7 septembre 2018, un laboratoire de Limoges reçoit un colis imprévu. Le carton est abîmé et humide.
L'employé ouvre l'emballage, pour découvrir un contenu étrange : une fiole remplie d'un liquide jaune.
Une demande d'analyse de strontium
Sur la fiole est collé un pictogramme de tête-de-mort caractéristique, qui indique que le produit est toxique. Une lettre l'accompagne, c'est une demande d'analyse de strontium, un élément potentiellement radioactif.
Sur la lettre, se trouve aussi le logo d'un autre laboratoire français, qui semble être l'expéditeur.
Contacté par téléphone, celui-ci, après vérification, indique pourtant qu'il n'a pas envoyé le colis, et ignore tout de sa provenance...
Les pompiers barrent la rue et évacuent l'immeuble
Face à ce mystère déconcertant, l'employé du laboratoire contacte les pompiers de Limoges, lesquels envoient immédiatement une équipe chargée des risques chimiques et technologiques.
Les spécialistes arrivent dans leurs "scaphandres" impressionnants.
"Nous avons reçu un appel d'un homme assez paniqué, il avait touché le produit et ses mains étaient mouillées. Dans ces cas-là, nous appliquons le principe de précaution", explique le commandant Sabourdy, référent en matière de risques technologiques au SDIS de Limoges.
Les pompiers dressent un périmètre de sécurité, barrent la rue, et font évacuer les habitants qui vivent dans l'immeuble au dessus du laboratoire, "la procédure classique", expliquent-ils.
Après une petite heure d'intervention, "le doute est levé" comme expliquent les pompiers : le contenu du colis n'a pas affolé les compteurs geigers, il est jugé inoffensif.
Un "faux colis" destiné à un exercice interne
Il s'avère en réalité que ce colis n'était pas destiné à être envoyé : il avait été "fabriqué" de toutes pièces pour un exercice de sécurité interne sur une plateforme Chronopost en Corrèze.
Pour les besoins de l'exercice, ce colis était particulièrement réaliste... À la suite d'une erreur humaine, il a malheureusement été envoyé, ce qui a donc provoqué cette belle frayeur.
"Nous aurions pu facturer l'intervention à Chronopost", explique le commandant Sabourdy. "Mais cela n'a pas été le cas, car il s'agissait d'un loupé non-intentionnel".
Contactée, la direction de la plateforme Chronopost n'a pas souhaité réagir.