Les cortèges des manifestants sont encore fournis en Limousin pour la 8e journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Mais la mobilisation est clairement moins importante que le 7 mars dernier.
Une nouvelle journée de mobilisation, la 8e au plan national, contre le projet de loi de réforme des retraites, a réuni plusieurs cortèges en Limousin.
Limoges
Les manifestants se sont de nouveau réunis au carrefour Tourny à 14 h avant d'entamer leur défilé de protestation. Un signe ne trompe pas, il est plus aisé de se garer que le 7 mars dernier. La mobilisation est moins importante. 4 100 manifestants selon la police, 25 000 selon les manifestants. La sirène du train utilisée par les agents de la SNCF aura beau battre le rappel, le cortège ne s'étoffera pas plus.
Alors que l'examen du projet de loi arrive à son terme, avec la tenue ce mercredi 15 mars de la commission mixte paritaire qui étudie les derniers ajustements avant le passage au vote, les opposants restent déterminés.
Martine Lévêque, secrétaire départementale de l'union départementale CFDT 87, maintient que la mobilisation de la rue est une nécessité.
Malgré les importantes mobilisations successives, le gouvernement n'a pourtant pas fait évoluer significativement sa réforme, le départ à 64 ans n'a jamais été remis en question. Par ailleurs, la demande de l'intersyndicale d'être reçue par le Président de la République n'a pas abouti.
L'opposition de la rue n'a pas infléchi les décisions du gouvernement. Pour la CFDT, cette absence de dialogue avec les syndicats induit un risque de radicalisation des opinions.
À 14h30, au moment où le cortège s'élançait enfin, on apprenait que la commission mixte paritaire venait d'adopter l'article 7 qui porte l'âge légal de départ à 64 ans. Chez les manifestants, une certaine amertume s'exprime.
Pancarte sur le dos, Bastien déplore : "Il y a un risque de radicalisation. J'espère qu'on n'en n'arrivera pas là, mais à un moment, il faut aussi être écouté et on ne voit aucune inflexion. C'est dommage qu'on soit dans une démocratie qui fonctionne aussi mal".
Bonnet rouge vissé sur la tête, Alexander lui aussi s'agace. "C'est extrêmement énervant d'avoir un gouvernement qui n'écoute pas le peuple. Ça fait huit fois qu'un sort pour faire entendre ce qu'on a à dire et même là, ils n'en ont rien à foutre".
Brive
Fumigènes et ACDC à fond les ballons. "Macron, laisse nous tranquilles, on n'en veut pas de ta réforme !", scande un manifestant. À Brive, Rendez-vous traditionnel place de Guierle à 15h avec un parcours classique. Là aussi, la mobilisation est en baisse. 1 600 manifestants annoncés par la préfecture à Brive, 5 000 selon la CGT (1 250 à Tulle et 400 à Ussel selon la police).
Plus tôt dans la matinée, vers 8h deux barrages filtrants avaient été installés à Malemort.
Guéret
À 10 heures, près de 2 000 manifestants se sont rassemblés à la gare routière de Guéret pour protester contre la réforme des retraites.
À 10h30, le cortège s'est élancé en direction du rond-point Georges Pompidou, où un autre groupe de manifestants s'est réuni dès 7h ce matin pour bloquer l'accès à la zone d'activité de Cher du Prat. À la réunion des deux groupes, la circulation a été bloquée quelques minutes, bloquant l'accès à la RN145.
Selon la préfecture, ils étaient 1 800, près de 2 500 selon les syndicats. Un chiffre bien en deçà de celui du 7 mars dernier qui avait vu la mobilisation record de 6 700 manifestants pour l'opération escargot sur la RN145.