Quentin Jabet, à 20 ans, est déjà multi-champion de France, champion d'Europe et vice-champion du monde de voltige à cheval. Il vit et s'entraîne à Saumur, mais a grandi en Limousin dans le centre équestre de ses parents. Il nous parle de ce sport encore trop méconnu, et de son parcours.
Après une médaille d’argent en individuel lors des championnats du monde de Herning au Danemark en 2022, Quentin Jabet décroche cet été le titre de champion d'Europe à Flyinge, en Suède. Un sacre européen qui vient conclure une belle saison pour le multi champion de France.
L'histoire d'un trio
La voltige, c'est une histoire d'équipe. Quentin évolue sur Ronaldo 200, longé par Andréa Boe, la propriétaire du cheval allemand. Ils se sont trouvés après la mort du premier cheval de Quentin, San Louis, décédé suite à des coliques, en septembre 2021. Une véritable épreuve pour le voltigeur, qui a failli ne pas s'en remettre. C'est à Hambourg qu'il a trouvé ses partenaires actuels.
Un élan de solidarité
Après la mort de San Louis, le sénateur sarthois Jean-Pierre Vogel, touché par son histoire, a réussit à rassembler le budget nécessaire pour aider Quentin à racheter un cheval. Quand on sait qu'un bon cheval de voltige coûte environ 30.000 euros, cet élan de solidarité a été salvateur pour l'athlète, pour son avenir sportif. Grâce à un sponsor également, ce sont 2 jeunes chevaux que Quentin a pu acquérir et qu'il forme actuellement pour "l'après-Ronaldo 200". Ils pourraient commencer à concourir sur la scène internationale l’année prochaine.
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Un sport qui gagne à être connu
La discipline rallie la grande famille des sports équestres avec une reconnaissance par la Fédération internationale (FEI) en 1984. En revanche, ce n'est plus un sport olympique (cela l’a été une fois en 1920 à Anvers). Quentin fait partie de ceux qui se battent pour qu'il le redevienne, peut-être en 2032.
La voltige équestre peut faire penser au patinage artistique. Avec une difficulté, réaliser des figures sur un animal en mouvement. Pour être un bon voltigeur, la recette est complexe : "C'est un sport très complet qui demande beaucoup de qualités, très axé "gym" mais aussi "danse" avec une part artistique, chroégraphique, importante. Il faut de la grâce, de la tonicité, de la souplesse."
Du Limousin à la Sarthe
Sarthois d’adoption depuis quelques années, Quentin habite à Saumur. Mais il a grandi en Limousin. Il a vécu le rêve de beaucoup d'enfants, vivre dans un centre équestre - celui de ses parents - de ses 2 à ses 12 ans. Au Treuil, à Saint-Hilaire-Bonneval, près de Limoges. A la différence de ses frères, il ne voulait pas monter à poney ou à cheval, mais en revanche, la relation à l'animal l'a toujours séduit. Ce n'est qu'à 12 ans qu'il prend son premier cours de voltige, pour accompagner son petit frère Martin. Son destin était scellé.
Je ne monte pas à cheval, je voltige, ce n'est pas la même chose !
Quentin Jabet
S'en suivra une période en sports-études au Mans, avant d'intégrer le Pôle France Voltige à Saumur. Tout est allé très vite, mais Quentin sait que sa carrière d'athlète sera courte, à l'instar de celle des gymnastes. La suite s'écrira dans quelques années, sans doute toujours dans le milieu de la voltige de haut niveau, du côté du coaching ou dans les instances sportives.