Ce mardi 13 octobre 2020, Romane Bohringer et Pierre Pradinas étaient les invités de l’édition du midi de France 3 Limousin. Ces deux habitués de Limoges retrouvent le Théâtre de l’Union pour « L’Occupation ».
A Limoges, le Théâtre de l’Union propose à partir de ce 13 octobre 2020 « L’Occupation ».
Une pièce inspirée d’un texte d’Annie Ernaux, mise en scène par l’un des anciens directeurs du théâtre Pierre Pradinas et interprétée par une autre habituée des lieux, Romane Bohringer.
Rencontre avec les deux complices.
Vous revenez dans ce théâtre que vous connaissez bien, mais qui est actuellement touché par un grave conflit entre l’ensemble des salariés et l’actuelle direction, quel regard portez-vous sur cette situation ?
Romane Bohringer :
Moi j’ai travaillé 10 ans ici avec Pierre (Pradinas). Je connais très bien l’équipe du théâtre de l’Union, je sais que ce sont des gens intègres et dévoués a leur mission.
Nous ne sommes plus dans ce théâtre, donc on arrive et on ne connait pas tous les éléments. C’est très délicat comme position. Mais objectivement, quand on revient et quand on voit une trentaine de personnes, à l’unanimité, qui montent sur scène pour exprimer une grande souffrance, on ne peut pas ne pas les entendre.
Pierre Pradinas :
Ce n’est pas naturel de se retrouver en face de l’intégralité d’une équipe, des étudiants de l’Académie… Ça veut dire qu’il y a un problème assez grave, c’est évident.
L’Occupation
Dans « L’Occupation », adapté du texte d’Annie Ernaux, vous jouez la descente aux enfers d’une femme jalouse…Romane Bohringer :
C’est l’histoire d’une obsession. Une obsession qui va prendre possession du corps, de l’âme et de l’esprit de cette femme (…)
Elle a aimé un homme, elle n’aimait plus, mais lorsque cet homme rencontre une autre femme, l’existence de cette autre femme va obséder le personnage que j’interprète.
C’est l’histoire d’une dépossession de soi-même, d’un gouffre, écrit magistralement, merveilleusement par Annie Ernaux.
Sur scène, il y a également le musicien et compositeur Christophe « Disco » Minck.
Pierre Pradinas :
Au départ c’est un choix que Romane ne soit pas toute seule en scène, qu’il y ait une musique originale, inventée en même temps que le jeu. Donc ça c’est fait comme ça au fil des répétitions. Il y a une espère d’osmose entre le jeu de Romane et la présence des différentes musiques car il y a plusieurs instruments.
Romane Bohringer :
Il y a un dialogue constant entre nous deux.
C’est votre 9e collaboration avec Pierre Pradinas. Qu’est-ce qui vous plait encore chez lui aujourd’hui ?
Romane Bohringer :
Quand j’ai rencontré Pierre et qu’on a fait le Conte d’Hiver (en 2003), à Limoges d’ailleurs, j’ai trouvé ma famille de théâtre (…) un théâtre à la fois sensible, très humain, très généreux et très populaire, en même temps qu’exigent. Il y a une joie, de la tendresse dans les spectacles de Pierre où je me reconnais totalement.
Limoges dans la peau
Romane Bohringer et Limoges, c’est une longue histoire. A tel point que la comédienne a choisi de tatouer le nom de la ville limousine sur son poignet droit. Explications de la comédienne :"Je voulais tatouer l’importance que le théâtre a dans ma vie (…) Je me suis dit quelle ville a abrité le plus de ma progression comme comédienne ? (…) J’ai vraiment grandi ici. J’étais là avant d’être maman, je suis devenue maman, mes enfants ont marché ici. Chaque rue est emplie d’un souvenir. Du coup, ce qui pouvait représenter le plus ma vie de théâtre, c’est mes 10 années passées à Limoges".