Stupeur le 8 octobre 2020 au soir, à l’Union à Limoges : à l’issue de la représentation programmée, une trentaine de salariés et membres de l’Académie ont pris la parole devant le public, pour dénoncer une situation conflictuelle au sein du théâtre.
 

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La première de l’Occupation, texte d’Annie Ernaux, mis en scène par Pierre Pradinas, (ancien directeur de l'Union mais il n'y a pas de rapport...), et interprété par Romane Bohringer, venait de s’achever ce jeudi 8 octobre 2020.

C’est alors qu’une trentaine de salariés du théâtre et membres de l’Académie de l’Union sont venus devant la scène, pour exprimer leur souffrance.
Ou plus exactement, lire des extraits d’une lettre ouverte, adressée le 6 octobre dernier à la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot. Un courrier évoquant de graves dysfonctionnements de la direction, aussi bien du point de vue professionnel que moral. « Une instrumentalisation […] depuis l’arrivée de Jean Lambert-wild et de Catherine Lefeuvre à la tête du Théâtre et de l’Académie de l’Union. ».
 

Une inspection avait été menée au premier trimestre 2020, où ces griefs avaient été exprimés.
Un rapport a été remis, rapport qui, selon la DRAC de Nouvelle Aquitaine, et son directeur, Arnaud Littardi, n’avait pas vocation à être communiqué aux salariés.

Il a toutefois fait l’objet d’une réunion entre la DRAC et les collectivités concernées, la ville de Limoges, le Conseil Départemental et la région Nouvelle Aquitaine, le 26 août dernier.



 


 

Des mots très durs des étudiants de l'académie de l'Union



Dans un courrier adressé à la Ministre de la Culture Roselyne Bachelot, les étudiants de l'académie de l'Union dénoncent une "atmosphère de travail entravée par la pression autoritaire qui pèse sur cette école".
 

Nos interactions avec notre directeur, Jean Lambert-wild, que ce soient lors d’entretiens individuels, d’appels téléphoniques ou encore de temps informels, ont toujours été d’une violence indéniable.

Courrier des étudiants de l'académie de l'Union

Dans ce courrier, les apprentis comédiens condamnent "la pression morale et la violence verbale proférées par Jean Lambert-wild à notre égard" ainsi que "les menaces avec lesquelles il bâtit sa pédagogie, ses méthodes éducatives violentes et autoritaires".

"Nous ne voulons plus avoir de contacts directs avec lui, ni être associé.e.s à sa direction despotique jusqu’à la fin de nos études", concluent les étudiants qui disent leur peur. "En l’état actuel, il nous est impossible de savoir si une insertion professionnelle décente nous sera accordée. Nous redoutons que notre futur artistique soit dépendant de sa volonté. Nous avons un besoin urgent de sortir de cette situation. Cette lettre est un appel à l’aide".

Incompréhension du directeur Jean Lambert-wild


Interrogé alors qu’il est en déplacement à Nancy, Jean Lambert-wild nous a fait part de son étonnement, de son incompréhension face à un problème qu’il n’avait pas identifié.
Attaché, dit-il, à l’Union, à son bon fonctionnement et à ses personnels, il a toutefois annoncé la tenue d’un comité extraordinaire, mardi 13 ocobre 2020.

Ce ne sera toutefois pas la seule démarche.
La réunion du 26 août a en effet débouché sur la mise en place d’un audit et d’une médiation RH au regard des observations et difficultés soulevées par le rapport. Selon le directeur de la DRAC, le cabinet indépendant est déjà mandaté, et ces deux démarches devraient être menées dans les jours qui viennent.
Par ailleurs, un audit financier est également commandé.

« La situation a été prise en compte et les actions à conduire sont en cours. On attend de la médiation qu’elle libère la parole, car c’est la première fois que les personnels de l’Union s’expriment ainsi de manière si publique. Il faut que les choses soient mises sur la table, et que les non-dits, qui, semblent-ils se sont accumulés, soient exprimés de manière objective. ». Arnaud Littardi, dir. DRAC Nouvelle Aquitaine.
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