Mercredi 16 septembre, de nombreux salariés du groupe Boiron se sont rassemblés à Lyon devant le siège de l'entreprise pour protester contre la fermeture de 13 des 31 sites en France et la suppression d'un quart des effectifs. Parmi les manifestants, 18 salariés de Limoges ont fait le déplacement.
Après 35 ans d'existence, le laboratoire Boiron de Limoges va fermer en avril 2021. Ce mercredi 16 septembre, 18 salariés de Limoges se sont rendus à Lyon devant le siège de l'entreprise pour protester contre cette décision.
Ils ont rejoint d'autres employés du groupe pharmaceutique, eux aussi concernés par cette annonce. En effet, 12 autres sites vont fermer en 2021 et 646 emplois sont menacés dans toute la France.
"On va aller faire entendre notre colère à la direction, explique Marie, employée au laboratoire de Limoges depuis 13 ans. On ne peut pas rester sans rien dire, on ne peut pas accepter cette situation sans faire de bruit." Les salariés de ce laboratoire ont vécu cette annonce comme une trahison. "On a envie d'aller à la rencontre de ceux qui ont pris ces décisions, qui n'ont pas tenu compte des humains qui étaient derrière", poursuit Marie.
Première grève pour les Limougeauds
Pour la plupart d'entre eux, c'est la première fois qu'ils font grève. Les employés espèrent que le mouvement sera entendu. "En étant nombreux peut-être qu'ils prendront conscicence de ce qu'ils s'apprètent à faire", développe-t-elle.Mathieu, employé aussi à Limoges, ressent de la colère et un "sentiment d'injustice par rapport au travail qu'on faisait ici".
Les salariés de Boiron ont choisi de se réunir ce mercredi à l'occasion d'un CSE chargé d'examiner un plan de restructuration de l'entreprise. Ils dénoncent le "prétexte" du déremboursement de l'homéopathie pour licencier. Pour le moment, il a été annoncé qu'un quart des effectifs seront supprimés d'ici l'an prochain.
Prévu au 1er janvier 2021, "le déremboursement a accéléré les choses mais je pense que les choses étaient déjà prévues et c'est l'excuse qui permet d'aller plus loin", a indiqué une salariée de Strasbourg présente à la manifestation auprès de l'AFP.
"C'est un plan important dû à une baisse d'activité subie après l'annonce du déremboursement de l'homéopathie et toute la campagne de dénigrement contre l'homéopathie qui nous a déjà fait perdre plus de 20% de notre chiffre d'affaire en France", s'est justifié devant la presse le directeur général délégué de Boiron, Jean-Christophe Bayssat. "Aujourd'hui, ce qui pourrait faire changer la hauteur du plan, c'est d'obtenir un moratoire", en maintenant à 15% le remboursement de l'homéopathie par l'Assurance maladie, a poursuivi M. Bayssat, qui, sur ce point, a "le sentiment de ne pas être
entendu par le gouvernement".