La sécurité dans les édifices religieux du Limousin depuis l'incendie de Notre-Dame de Paris

Après l'incendie de Notre Dame de Paris en avril 2019, puis celui de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes, le ministère de la Culture a lancé en 2020 un plan d'action "sécurité des cathédrales". Cette opération concerne uniquement les édifices religieux gérés par l'État, tandis que les églises de nos villages restent quasiment sans surveillance.

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Le plan de sécurité des cathédrales, mis au point en 2020, est né à la suite de l'incendie qui a frappé Notre-Dame de Paris le 15 avril 2019. Son objectif : garantir un niveau de sécurité suffisant dans les 89 cathédrales, basiliques et églises appartenant à l’État, afin d’assurer la protection des personnes et la préservation du patrimoine religieux. 

Ce programme a permis d'établir une liste d'actions, réparties en 8 catégories : 

  • Limiter les risques de départ de feu. 
  • Diminuer les risques de développement et de propagation d’un incendie. 
  • Faciliter l’intervention des sapeurs-pompiers. 
  • Entretenir des relations privilégiées avec les services de secours. 
  • Encadrer les conditions de mise en œuvre des différentes activités au sein des édifices religieux. 
  • Réduire les conséquences en cas d’incendie. 
  • Renforcer la formation des acteurs sur les enjeux de sécurité incendie. 
  • Mettre en place des outils de gestion et des mesures organisationnelles. 

    30% des incendies sont liés à des installations électriques défectueuses

En ligne de mire de ce plan d'action : une vérification accrue, et le remplacement si nécessaire, des installations électriques défectueuses ou inadaptées (30 % des causes d'incendie dans les églises), une surveillance précise à l'aide de caméras thermiques, notamment lors de l'exécution de travaux par points chauds (soudures, etc.), ou encore le bon sens en évitant de stocker des cartons de cierges sous le présentoir à bougies.

Autant de causes de sinistres que la mesure du ministère de la Culture entend contrecarrer. Au total, 12 millions d'euros ont été investis uniquement pour la sécurité incendie par l'État. À cela vient s'ajouter toute une batterie d'audits de sécurité sûreté approfondis pour l’ensemble des monuments religieux concernés. 

Parmi les autres mesures mentionnées dans ce plan d'action "sécurité des cathédrales", il est aussi question du rôle des pompiers. Ces derniers ont la responsabilité de vérifier le bon fonctionnement et les normes des installations électriques. Mais tout dépend de la taille et du seuil de public accueilli.

Lorsqu’un édifice religieux accueille moins de 300 personnes nous vérifions que le dossier remis par la mairie est bien conforme à la réglementation, mais nous ne faisons pas de visite. Au-delà de ce seuil, nous examinons le dossier et nous faisons des visites périodiques, tous les 5 ans

Le capitaine Franck Seyrac

Service de prévention du SDIS 19

Ces contrôles dans les églises de nos villages sont effectués par le service départemental d'incendie et de secours. À chaque fois, les pompiers testent les alarmes, les systèmes de désenfumage, l'éclairage de sécurité. 

Ce n'est pas comme dans une salle des fêtes

Jean-Pierre Delbègue

maire de La Mazière-Basse

Dans bien des cas, les églises de petite taille (avec un seuil inférieur à 300 personnes), comme la majorité des édifices religieux du Limousin, ne possèdent pas de système anti-incendie. Ils n'en n'ont d'ailleurs pas l'obligation, il s'agit plutôt de recommandations comme nous le confie le maire de La Mazière-Basse, en Haute Corrèze, Jean-Pierre Delbègue, qui vient d'inaugurer son église après plusieurs années de démarches et de travaux de rénovation à hauteur de deux millions d'euros :"Ce n'est pas comme dans une salle des fêtes. On n'y fait pas de cuisine, on n’y dort pas, le sol est en galet et les murs sont épais de plusieurs dizaines de centimètres ! Nous avons juste installé un extincteur et des détecteurs de fumée".

Les cathédrales de Limoges et de Tulle concernées par le plan sécurité du ministère de la Culture.

En revanche, lorsqu'il s'agit d'un édifice religieux de la taille d'une cathédrale, les normes deviennent drastiques et les contrôles permanents. Ils sont réalisés une fois par an avec un technicien compétent. En outre, le plan d'action du ministère exige aussi que le personnel (clergé, encadrant pour les groupes de visite, etc.) soit formé régulièrement (a minima tous les ans) pour garantir la sécurité des visiteurs et des pratiquants.

Ce niveau de sécurité élevé concerne aujourd'hui 89 édifices religieux en France, parmi lesquels on retrouve les cathédrales Notre Dame de Tulle et la cathédrale Saint-Etienne à Limoges.

Par ailleurs, 66 de ces monuments historiques disposent désormais d’un plan de sauvegarde des biens culturels, destiné à la protection et l’évacuation des œuvres en cas d’incendie. En 2019, seules 13 cathédrales possédaient ce précieux document. 

L'incendie de Notre Dame de Paris aura au moins eu le mérite de poser les fondations d'un système de contrôles et de mesures de sécurité qui devrait empêcher un nouveau sinistre de cette ampleur.

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