Sommet de l'élevage : le point sur la filière bovine viande en Nouvelle-Aquitaine

Du 4 au 7 octobre, le sommet de l'élevage de Clermont-Ferrand accueille plus de 700 bovins de 24 races différentes plus particulièrement dédiées à la production de viande. Une filière où la Nouvelle-Aquitaine se place en tête des régions françaises.

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Cette année encore, la Nouvelle-Aquitaine se rend en force au sommet de l'élevage de Clermont-Ferrand.

Dans ses campagnes, on recense aujourd'hui 2 millions de bovins destinés à la production de viande, soit près d'un bovin pour trois habitants.

Seule la Bretagne possède un cheptel bovin plus important, mais les vaches bretonnes sont essentiellement dévolues à la production de lait.

Et avec 838 000 vaches allaitantes, la Nouvelle-Aquitaine détient le cheptel le plus important de France dans ce type d'élevage.

L'élevage y est concentré dans 6 départements de la région qui détiennent 8 vaches sur 10 : la moitié de l'effectif se situe dans les 3 départements du Limousin et un tiers dans les Deux-Sèvres, les Pyrénées-Atlantiques et la Dordogne.

Une trentaine de races sont recensées dans les élevages néo-aquitains. La race Limousine est la plus présente. Elle regroupe 60 % des vaches viande de la région.

En Nouvelle-Aquitaine, le Limousin concentre la moitié des effectifs et la race Limousine 60% du cheptel de la région

 

La Blonde d'Aquitaine est aussi une race majeure, notamment dans son berceau d'origine, avec 17 % des vaches à viande de la région.

La Charolaise est aussi présente (13 % des bovins de la région), mais moins qu'au niveau national. D'autres races plus locales concourent à la notoriété de la viande bovine régionale, comme la Parthenaise ou la Bazadaise.

En Nouvelle-Aquitaine, 18 300 exploitations agricoles sont spécialisées dans l’élevage de bovins de type viande ou possèdent au moins une vache allaitante, soit 3 fermes néo-aquitaines sur 10.

Les exploitations spécialisées possèdent un peu plus des deux tiers du cheptel. Elles représentent environ 15 % des exploitations agricoles, 12 % de l’emploi agricole et 23 % de la Surface Agricole Utile de la région.

18 000 exploitations et près du quart de la surface agricole de la région

Elles sont surtout implantées en Limousin, dans les Pyrénées-Atlantiques, en Dordogne et dans les Deux-Sèvres. Dans les Pyrénées-Atlantiques, les nombreux élevages sont de petite taille. En Creuse, les exploitations bovines sont extensives, avec de grandes surfaces et des cheptels plus importants.

65% d’entre elles sont des exploitations individuelles et 18% sont en GAEC (Groupement Agricole d’Exploitation en Commun).

Trois systèmes d’élevages se distinguent : les « naisseurs », les « naisseurs – engraisseurs » et les « producteurs de veaux ou de très jeunes bovins ». Les engraisseurs et les élevages de veaux de boucherie sont moins présents.

Trois grandes catégories d'élevages

. Les élevages de « naisseurs » : ils représentent la moitié des élevages de bovins viande de la région. La plupart privilégient la production de « broutards » (veaux allaitants sortis de l’exploitation entre 8 et 12 mois). Les autres produisent des broutards repoussés (vendus après 12 mois). Dans la Creuse, ils représentent sept ateliers de bovins viande sur dix. En Corrèze, en Haute-Vienne et dans les Pyrénées-Atlantiques, environ la moitié des ateliers de bovins viande sont des naisseurs.

. Les élevages « naisseurs-engraisseurs » : ils font naître et engraissent des jeunes et gros bovins de boucherie. Sept sur dix sont situés en Haute-Vienne, en Creuse et dans les Deux-Sèvres. Dans ce département, un tiers des élevages de bovins viande sont orientés naisseurs-engraisseurs. En Haute-Vienne, c’est un élevage sur quatre.

. Les élevages « producteurs de veaux ou de très jeunes bovins » sont surtout présents en Corrèze avec la production de « veaux sous la mère ». Les autres ateliers de production de veaux sont principalement localisés en Dordogne et dans les Pyrénées-Atlantiques. Ces trois départements regroupent les deux tiers des ateliers. La taille moyenne de ces élevages est plus réduite que dans les autres principales familles d’élevage bovin.

La situation économique des élevages de bovins viande de Nouvelle-Aquitaine reste fragile et leur dépendance aux aides est encore très forte.

Les volumes de production diminuent. Les prix stagnent.

La succession des épisodes de sécheresse affaiblit la situation des élevages. Conséquence, entre 2018 et 2019, la production s’est replié de 3 % et la valeur ajoutée, de 33 %. Malgré ce recul, l’excédent brut d’exploitation (EBE) progresse de 4 % et atteint 50 000 euros.

Des revenus faibles, une situation économique fragile

Le revenu des éleveurs de bovins viande reste faible. En Nouvelle-Aquitaine le Résultat Courant Avant Impôt par Unité de Travail Non Salarié s’élève en 2019 à 19 100 €. En hausse par rapport à 2018, Il demeure supérieur de 4 100 € à celui observé pour les éleveurs bovins des autres régions françaises. Mais il reste encore inférieur au revenu moyen des agriculteurs de Nouvelle-Aquitaine qui est de 25 500 €.

Les subventions ont limité l’impact de la baisse de la production. Sans elles, 58 % des élevages allaitants auraient un EBE négatif.

Les aides européennes de la Politique Agricole Commune (PAC) constituent l’essentiel des subventions d’exploitation des élevages de bovins viande. Elles représentent 36 % du produit de l’exercice. C’est 23 points de plus que pour l’ensemble des exploitations agricoles de la région Nouvelle-Aquitaine. Soutien essentiel pour ces éleveurs, les aides de la PAC leur permettent de dégager un résultat courant avant impôt (RCAI) positif.

Sous perfusion des aides européennes

En 2020, 9 000 exploitations de Nouvelle-Aquitaine spécialisées en bovins viande ont perçu une aide de la PAC, pour un montant moyen de 36 800€.

Les montants versés sont très variables : 25 % des éleveurs ont reçu moins de 13 000 euros et 25 % plus de 52 000 euros.

La moitié des aides est constituée des aides découplées de la production (paiement de base, paiement vert, paiement redistributif). Les aides aux bovins allaitants et aux veaux sous la mère représentent 23 % du montant total. Les élevages de bovins viande étant souvent situés en zone de handicap naturel, une Indemnité Compensatrice de Handicap Naturel (ICHN) a été versée à 68 % d’entre eux et représente 22 % du montant total des aides.

16 % de bovins viande de Nouvelle-Aquitaine sont également bénéficiaires d’une mesure agro-environnementale et climatique pour 3 % du montant total des aides.

La recherche de la qualité

En Nouvelle-Aquitaine, 6 300 élevages bénéficient d’un label ou Signe Officiel de la Qualité et de l’Origine soit 34% des élevages de bovins viande français.

920 exploitations y sont certifiées Agriculture Biologique (AB) dont 83 % ne produisent que du bio.

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