"Au moins 3 000 euros de pertes" : les maraîchers inquiets face à la propagation du mildiou

La saison s'annonce morose pour de nombreux maraîchers. Ils sont confrontés sur leur exploitation à une forte épidémie de mildiou, une maladie qui affecte certaines plantes, engendrant perte de rendement et coût phytosanitaires. Le mildiou met particulièrement à mal les producteurs de tomates et de pommes de terre.

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En Haute-Vienne, Cédric Aubeneau est un maraîcher installé en bio. Il en est sûr : il a connu le pire printemps depuis son installation il y a douze ans. Les conditions ont été propices au développement du mildiou : printemps pluvieux, humidité et température à vingt degrés.

Une maladie qui se propage

La maladie se propage depuis mi-juin dans ses serres de culture : "Là, c'est brûlé par le mildiou, montre le maraîcher en saisissant une de ces plantes. Ça, c'était censé être des fruits clairement consommables et qui sont morts. Même sur l'étage du dessus, il n'y a plus rien. C'était censé être les tomates de fin août début septembre."

Malgré l'application de bouillie bordelaise, le champignon a gagné du terrain, détruisant une grande partie de sa production. "C'est difficile à quantifier à l'heure actuelle. Sur les échalotes, c'est assez simple, c'est au moins 3 000 euros de perte. Les pommes de terre, je dirai autant, et sur la tomate, la culture n'est pas finie, alors ça peut, peut-être, repartir à un moment. Mais, avec tous les bouquets qui sont perdus, on n’est sûrement pas loin de la même chose", se désole Cédric Aubeneau.

Sur les échalotes, c'est assez simple, c'est au moins 3 000 euros de perte.

Cédric Aubeneau

maraîcher installé en bio

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Une profession inquiète

Le manque à gagner représente l'équivalent des bénéfices annuels de son exploitation biologique de près d'un hectare de maraîchage. Dans le secteur, chacun tente d'endiguer la maladie. À Dompierre-les-Églises, en Haute-Vienne, Johannes Knies agriculteur en conventionnel et secrétaire du bureau de la chambre d'Agriculture du département, doit traiter ses pommes de terre chaque semaine, c'est inédit.

La situation inquiète la profession. "Tout ce qui est viticulture, pommes de terre, maraîchage, ils sont très embêtés au niveau national. Je pense même au niveau européen. Mais au niveau national, c'est sûr. Il y avait même certains produits en pénurie. C'est comme les médicaments, en cas de vague de grippes. On a les mêmes soucis au niveau du mildiou cette année", constate Johannes Knies.

Il y avait même certains produits en pénurie. C'est comme les médicaments.

Johannes Knies

secrétaire du bureau de la chambre d'agriculture de la Haute-Vienne

Les agriculteurs ont désormais les yeux rivés sur le Bulletin de Santé Végétal (BSV) émis chaque semaine par la chambre d'agriculture de Nouvelle-Aquitaine qui scrute l'avancée du mildiou.

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