Une nouvelle attaque de grand canidé a eu lieu dimanche 21 juillet dans la commune de Bussière-Poitevine en Haute-Vienne. La piste du loup est privilégiée. Les éleveurs sont inquiets et demandent à l'État davantage de moyens pour la protection de leur troupeau ainsi que des indemnisations en cas d'attaque.
C'est un jour qui restera gravé dans sa mémoire. Alors que Florence Rossi, éleveuse de brebis laitières, faisait rentrer son troupeau dans le parc, elle est interpellée par la dernière de la file : Calinette est couverte de sang. L'éleveuse prend rapidement en charge la brebis avant de se précipiter dehors à la recherche d'un prédateur. Elle ne trouve rien.
La brebis rescapée présente plusieurs traces de morsures, et des plaies profondes. "Au niveau du cou, elle a été mordue plusieurs fois, un peu au niveau de l'oreille, mais ça s'en va. Par contre, elle a tout l'intérieur qui est complètement vidé, elle manque de matière. On peut voir ici, qu'il y a eu des gros crocs" détaille Florence Rossi.
Un loup en cause ?
Ces crocs pourraient être l'œuvre d'un loup, c'est du moins, la conviction de l'éleveuse. Bussière-Poitevine fait partie de l'une des trente-sept communes, classées en cercle deux. Dans ces zones, des actions de préventions sont nécessaires en raison des risques liés à la prédation par le loup.
L'attaque s'est produit à quelques centaines de mètres de la bergerie, dans les pâturages, dimanche 21 juillet, vers 9h30. L'esprit marqué, Florence Rossi s'interroge toujours : "J'ai tout de suite regardé dans le champ, si je voyais quelque chose, je n'ai rien vu, rien du tout. Ça s'est déjà produit deux fois dans ma ferme. Est-ce que ça va se reproduire ? Quand ? À quelle période ? Est-ce que je vais être là ? Est-ce que ça va m'attaquer tout le troupeau ? Est-ce qu'il y a une meute ? Est-ce qu'il y en a un seul ? Je ne sais pas."
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"Il faut que ça s'arrête"
La Coordination Rurale attend des mesures concrètes de la part des pouvoirs publics : "Qu'ils arrêtent de le protéger. Qu'ils nous disent que ce sont des loups et qu'ils autorisent des tirs pour qu'on se défende comme il faut. Il faut que ça s'arrête. On ne peut pas cohabiter avec un loup. C'est déjà très compliqué le métier, si en plus, il fallait se lever toutes les nuits, aller faire des rondes...", s'indigne Thomas Hegarty, éleveur et président de l'association de la branche Haute-Viennoise.
Non mais là, c'est un coup à péter un plomb. On va péter un câble avec cela.
Thomas HegartyCoordination rurale de la Haute Vienne
L'Office français pour la biodiversité (OFB), s'est rendu sur place, ce mardi 23 juillet. Selon, leur constations, cette attaque est imputable à un grand canidé. Il a été conseillé à l'éleveuse d'installer un piège photographique afin d'identifier l'auteur de l'attaque. Le coup est rude pour l'éleveuse. Une cagnotte en ligne a été créée pour aider à financer les soins vétérinaires pour la brebis.