À Gentioux-Pigerolles, en Creuse, un troupeau de brebis a été victime d’une attaque lundi 18 mars. Sur son lot de 82 bêtes, l’éleveur ovin en a retrouvé six de mortes, et une dizaine de blessées. La piste du loup n’est pour l’heure pas écartée par l’Office français de la biodiversité.
Pascal Plazanet ne peut que constater l’ampleur des dégâts. Lors de sa ronde quotidienne du matin, l'éleveur a retrouvé six brebis égorgées, avec des morsures au museau et des os cassés. Certaines brebis étaient sur le point de mettre bas. "Les bêtes ont poussé les clôtures et se sont retrouvées acculées. On a affaire à un canidé sûrement de taille puisqu’il s’est battu avec un bélier qui fait plus de 80 kg, il a résisté. Mais des brebis gestantes comme ça avec l’agneau dans le ventre, c’est fini", avoue l'éleveur basé à Gentioux-Pigerolles.
Huit autres bêtes, grièvement blessées, vont être euthanasiées. Un événement traumatisant pour l’éleveur. "Naturellement, on ne s'y attend pas. Ces bêtes ont besoin de ma protection, pour le coup, c'est pas que je leur ai refusé, mais c’est que je n’ai pas pu la donner. J’espère que ça va s’arrêter là, il faut qu’on dénombre. Nous avons dix petits agnelets naissants de moins de huit jours qui étaient avec leur mère brebis, ils ont disparu."
"C’est un stress qui n’est pas mesurable"
L’Office français de la biodiversité a effectué des prélèvements sur place afin de déterminer si l’attaque est celle d’un, de plusieurs chiens ou bien de loup(s). "Dans le jargon de l’OFB quand la piste du loup n’est pas écartée, généralement ça veut dire que c’est un loup qui a fait l’attaque", assure Pascal Lerousseau, président de la chambre d’agriculture de la Creuse. "Si c’est reconnu que c’est un loup, les éleveurs qui sont autour et l’éleveur en question demanderont sûrement des tirs de défense pour protéger leur troupeau."
Les éleveurs confient que chaque attaque est un véritable "choc psychologique" pour eux. "C’est un stress qui n’est pas mesurable. Un loup est une bête très intelligente. Si elle a envie d’attaquer un troupeau, elle attaquera, elle trouvera des solutions pour contourner les pièges, les clôtures électriques ou les chiens de troupeau."
Si la piste du loup est confirmée, l’éleveur victime de l’attaque aura droit à une indemnisation. "Ils veulent surtout que leur troupeau soit sécurisé, ne pas avoir la peur au ventre le matin quand on va voir le troupeau. On n’élève pas des animaux pour qu’ils soient mangés par des loups, on les élève par passion et bien entendu pour pouvoir gagner de l’argent", rappelle Pascal Lerousseau.