Un agneau a été tué et plusieurs blessés dimanche soir à Saint-Léger-Magnazeix. L’Office Français de la Biodiversité cherche à savoir si l’attaque a été menée par un loup, mais la saison semble propice à leur passage dans la région.
L’attaque a eu lieu ce dimanche 5 mai au petit matin dans un pré où vivent des moutons. Quelques heures plus tard, l’éleveur découvrait la scène avec stupeur : "Il y avait une brebis qui était tout à fait dans le coin, complètement apeurée, qui saignait. Du coup, on a regardé au loin dans le champ, on a vu des agneaux qui étaient étendus."
La responsabilité d’un loup probable
Lundi matin, l’Office Français de la Biodiversité s’est rendu sur place pour étudier les morsures et les empreintes. Ce mardi, une autre attaque a été constatée non loin de là : quatre brebis ont été tuées et six blessées.
Pour Phillipe Goursaud, chef du service départemental de l’Office Français de la Biodiversité de la Haute-Vienne, la responsabilité d’un loup est possible : "Il est légitime d’envisager qu’il y ait une corrélation entre ces deux attaques, à trente kilomètres de distance, sachant qu’un loup, lorsqu’il se déplace, fait entre vingt et quarante kilomètres dans une nuit."
Une période propice au passage des loups
Impossible de certifier à 100 % qu’il s’agit d’une attaque de loup, mais la suspicion est donc très forte.
C’est logique de voir des individus assez loin de leur lieu de naissance, loin des Alpes et des noyaux de population, qui vont passer, et potentiellement un jour s’arrêter.
Jessica Hureaux, chargée de mission Grands Prédateurs au PNR de Millevaches.
Pour Jessica Hureaux, chargée de mission Grands Prédateurs au PNR de Millevaches, ces attaques plus nombreuses s’expliquent : "En ce moment, on est dans une période de dispersion pour l’espèce loup. Les jeunes individus quittent leur meute d’origine pour chercher un nouveau territoire et potentiellement fonder une meute. On a deux périodes pour la dispersion, c’est le printemps et l’automne. Là, on est en plein dedans, et c’est logique de voir des individus assez loin de leur lieu de naissance, loin des Alpes et des noyaux de population, qui vont passer, et potentiellement un jour s’arrêter."
Selon l'experte, la présence du loup en Limousin pourrait être plus fréquente à l’avenir, en raison des conditions de vie optimales pour cette espèce.