Neuf brebis ont été prédatées, début juin, en Corrèze. Un ou plusieurs loups pourraient être responsables de ces attaques. La préfecture va indemniser les éleveurs.
À vrai dire, si la perte d'une brebis est terrible pour Matthieu Uguen, éleveur à Peyrelevade (19), la charge mentale liée à l'énorme travail désormais nécessaire pour protéger son troupeau l'est tout autant. Il a ainsi adopté quatre chiens de la race "Patou" pour surveiller les moutons, a équipé ses terrains de clôtures électriques, et se lève chaque jour à 5 h 30 du matin.
Le pire est d'être dans l'attente d'une nouvelle attaque. Tous les jours, je vais dans les fougères pour vérifier s'il n'y a pas de cadavres. Ce n'est pas une manière extraordinaire de débuter sa journée.
Mathieu UguenEleveur de brebis
Neuf brebis prédatées
Matthieu Uguen a 40 ans. Il s'est installé à Peyrelevade en 2016. Dans la nuit du 9 au 10 juin dernier, l'une de ses brebis a été tuée par ce qui semble être un loup, vu le mode de prédation : "elle a été égorgée et les gigots ont été consommés. Mais le loup a dû être dérangé. Et à mon avis, ce sont les charognards qui ont terminé le travail".
L'Office français de la biodiversité (OFB) est venu faire des constatations, mais n'a pas pu certifier qu'il s'agissait bien d'un loup ou un autre grand canidé. Il n'existe aucune image ou preuve ADN de son passage.
Cependant, deux autres attaques se sont produites sur la commune de Toy-Viam, près de Tarnac, dans les jours qui ont suivi. Huit autres brebis ont été tuées.
C'est la multiplicité des actes de prédation, toujours avec la même mode opératoire, qui peut faire penser qu'il s'agit d'un ou plusieurs loups.
Et là encore, l'OFB est incapable de dire s'il s'agit d'un loup solitaire ou d'une meute.
Indemnisations
Malgré tout, la préfecture confirme que les trois éleveurs touchés seront indemnisés. Dans un communiqué, le préfet "réaffirme son soutien aux éleveurs et confirme la mobilisation des services de l’État et de leurs partenaires pour les accompagner dans la protection et la défense de leurs troupeaux. Il réunira la cellule de veille loup le 12 juillet prochain."
Le préfet rappelle aussi que "tout élevage ayant fait l’objet de prédation et ayant mis en œuvre des moyens de protection, peut solliciter un tir de défense simple pouvant être réalisé par les lieutenants de louveterie."
Toute observation suspecte de grand canidé, toute prédation sur animaux sauvages ou tout dommage sur les animaux d’élevage doit être rapidement signalé au service départemental de l'OFB (05 55 26 48 15 ou sd19@ofb.gouv.fr).