Alors que l'été marque la période de la moisson pour les agriculteurs, la météo pluvieuse de ces derniers mois a laissé des séquelles : les rendements des parcelles céréalières ne sont pas au maximum. Des agriculteurs de la Haute-Vienne parlent de leurs difficultés.
Il fait chaud depuis quelques jours. Dans le sud du département, à Glanges, Jean-Claude Roche, un entrepreneur de travaux agricole, a ressorti la moissonneuse-batteuse depuis le mardi 23 juillet seulement. Avant, la tâche était techniquement impossible. "Une moissonneuse batteuse, ça ne travaille pas quand il pleut. Du maïs, ça se ramasse. Même quand il pleut, vous allez le faire, mais pas des céréales à paille", souligne-t-il.
Dans une autre commune, à Neuvic-Entier, la parcelle de Philippe Nicot, agriculteur en polyculture élevage, était encore trop humide il y a peu. Côté rendement, il ne faut pas compter plus de 45 quintaux hectares. Les bonnes années, il en sort plutôt 60.
À cause des pluies répétées, la paille n’est pas très abondante, les épis sont moins nombreux, et le champ est peu dense. "Vous voyez, il y a beaucoup de pied, où il n'y a qu'une seule branche. Il y en a d'autres, où c'est plus épais que cela. Mais, là, ça manque, et c'est là où se trouve la perte de rendement et la perte sur la paille aussi", regrette Philippe Nicot.
Une perte de rendement
À Saint-Yrieix-la-Perche, Lionel Dentinger, président CUMA arédienne fait lui aussi tourner la machine de la CUMA à fond. Mais cette dernière est en marche depuis quelque temps et uniquement quand la pluie ou l’humidité le permettent.
Ce n'est toutefois pas suffisant pour moissonner les 300 hectares que l'agriculteur doit ramasser chez les adhérents de sa coopérative. "Le week-end dernier, il est tombé une quantité d'eau phénoménale. Les matins, on a eu une rosée pas possible, on attaque à 2h. Le soir à 21h, c'est fini, alors que d'habitude, on attaque à 10h, le matin. On tourne jusqu'à minuit, voire 1h du matin.
En ce qui concerne le rendement, Lionel Dentinger a aussi connu de meilleurs jours : "En volume de grain, il y en a effectivement, mais par contre, il y a du grain qui ne pèse pas. 1 litre de blé, c'est 800 grammes. Aujourd'hui, on est à 69, 690, 700 grammes", compare Lionel Dentinger.
Une humidité plus importante a pour conséquence de favoriser les herbes indésirables qui poussent au milieu des céréales. Pour les cultures, la sécheresse est terrible, mais le trop-plein d’eau est aussi nuisible.