Les artisans taxis limougeauds sont dans la tourmente comme beaucoup d'autres professions. La crise du coronavirus bouleverse leur quotidien néanmoins, les taxis se mobilisent et tentent de s'adapter au mieux aux potentielles nouvelles demandes de la population.
Jour 1 de confinement
La priorité pour les taxis, la désinfection des véhicules. C'est la condition principale pour continuer à travailler. Toutefois, les déplacements sont désormais limités. Mais afin d'eviter la propagation du Covid-19, Emmanuel Macron demande aux taxis de gérer, en cas de nécessité, les déplacements du personnel soignant.Depuis une semaine et demi, les taxis essuient annulation de courses sur annulation; Alors aider les soignants, c'est une mission de service public qui peut être salutaire.
En revanche, des interrogations subsistent, qui va payer ?
"Emmanuel Macron a dit que l'Etat va payer. En attendant, nous avons reçu aucune directive. Quand des soignants nous sollicitent, ils ne veullent pas régler la course. Aujourd'hui, pour la pérenité de notre entreprise, nous ne pouvons accepter cette situation" explique cet-après-midi par téléphone Laurent Roy, le trésorier de Limoges Taxis.
Les taxis limougeauds souhaitent proposer dans les prochains jours de nouveaux services qui ne sont pas habituels. La livraison de denrées alimentaires, de médicaments ou tout autre chose encore. En respectant les consignes de sécurité en vigueur notamment la distance de 1 mètre au minimum.
"Nous sonnons chez la personnes, nous déposons les courses ou les médicaments à l'entrée de la maison ou de l'appartement. Puis nous nous écartons le temps que la personne prenne ses courses. Des précautions sont mises en place pour le paiement également. Nous pouvons également faire le transport des enfants des soignants, mais pas gratuitement".
Les taxis limougeauds demandent le soutien à la population limougeaude. "Nous sommes des artisans au même titre que votre boulanger et votre boucher, nous aurons besoin de votre soutien dans ce moment de crise sanitaire et économique" explique Frédéric Roux, le président des taxis limougeauds.
Quelles protections ?
Ces nouvelle missions ouvrent une question majeure, celle du matériel de protection, gels hydroalcoliques, masques et gants.Les taxis limougeauds demandent de bénéficier d'un minimum de protection.
"Nous avons passé la matinée à contacter la prefecture de la Haute-Vienne afin de savoir si nous pouvons bénéficier de masques et de gants. La réponse est négative. Tout est pour le personnel soignant et c'est bien normal" ajoute le trésortier de Limoges Taxis.
Contactée également, l'ARS, l'Agence Régionale de Santé de la Nouvelle Aquitaine ne fournira pas de kits de protection aux taxis. "Vous ne devriez même pas circuler sauf réquisition spéciale" a répondu le directeur de l'ARS à Limoges Taxis.
Une situation donc encore très floue, en ce mardi 17 mars, pour une profession qui ne demande qu'à aider.
Limoges Taxis est un groupement de 60 artisans. Depuis ce matin, seule une moitié n'est pas confinée. Les chauffeurs vont travailler un jour sur deux en moyenne ... en attendant de nouveaux éclaircissements sur le confinement.