Le télétravail vide-t-il les restaurants de Limoges ?

C’est un effet secondaire des mesures sanitaires mises en place pour repousser une seconde vague de Covid : beaucoup de restaurants peinent à remplir leurs tables à midi faute de travailleurs à nourrir.
 

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Le constat est presque unanime, même s’il est nuancé : 10 jours après leur réouverture, les restaurants de Limoges peinent à retrouver leur clientèle de la pause déjeuner.

 

« Le choc se voit plus à midi »

 

A l’Irlandais, rue Haute-Cité, la reprise du travail a redonné le moral aux équipes. Mais l’activité n’est pas pour autant revenue à la normale.

Bien sûr, il y a la météo capricieuse qui prive les clients de terrasse, et la distanciation physique qui limite le nombre de tables disponibles.

Le propriétaire Laurent Denys est optimiste car les habitués reviennent le soir en nombre, mais il a aussi un sujet d’inquiétude : "Le choc se voit plus à midi, avec des clients habituels qui sont en télétravail. D’habitude, on est irrigués par l’Hôtel de région et l’ASP... Le télétravail nous pénalise, et il va nous pénaliser un moment."

 

« Les petites structures sont moins impactées que les grosses »

 

Au Bistrot Jourdan, toujours en centre ville, le patron Jean- Christophe Rogeon est particulièrement remonté : "Les rues de Limoges sont vides, personnes ne va au travail !".

Et à midi, la conséquence pour lui est nette : "Au lieu de faire 300 couverts, on en fait 150. J’ai 6 employés en chômage partiel…"

Le constat est moins évident à l’Aparté, une table gastronomique. Selon le chef Lucas Brocheton : "La première semaine, c’était plus calme à midi que le soir, mais maintenant, comme on a moins de table, on doit refuser des réservations."

En effet, son établissement est passé de 27 à 17 couverts. Le restaurant est donc pénalisé, mais le choc est plus discret : "Les petites structures sont moins impactées que les grosses, qui ont de grandes salles à remplir."

Confirmation avec Christophe Brunel, le gérant La Boucherie, en zone industrielle nord. Il constate une baisse de fréquentation de 30 à 40% à la mi-journée. Mais il trouve aussi des raisons d’espérer : "Les clients ne sont pas frileux par rapport aux contraintes sanitaires." 

 

Une tendance durable ?

 

Quelle est vraiment l’importance du télétravail à Limoges ? Difficile d’obtenir une photographie précise, mais la tendance est claire.

Ainsi, certains services de l’Etat seraient à 50% de télétravail. Même chose à l’hôtel de région, où la personne qui nous répond est-elle-même en poste à son domicile.

A la CPAM, 76% des agents sont en télétravail, soit 279 personnes.

A la mairie de Limoges, 9% du personnel est en télétravail, mais cela représente tout de même plus de 200 personnes.

Enfin, au rectorat, environ 30% des agents seulement travaillent "en présentiel", car "le travail à distance reste de mise".  

Mais le phénomène devrait s’atténuer dans les prochaines semaines si l’épidémie continue de faiblir en France. Beaucoup d’administrations ont en effet déjà prévu un retour progressif à une activité classique début juillet, avant peut-être de remettre en place à l'avenir des mesures de travail à distance plus organisées, plus durables, mais aussi beaucoup moins systématiques.

 

Passer un bon moment

 

Les restaurateurs vont donc attendre encore avant de retrouver une activité normale, et ils devront sans doute s’adapter au nouveau mode de fonctionnement des grandes entreprises.

Mais si le risque sanitaire est toujours présent, et si tous s’emploient à faire respecter les gestes barrières, ils partagent avec leurs clients une forme d’impatience, à l’image de Christophe Brunel : "Le virus n’est plus dans les conversations, les gens en ont marre, ils veulent simplement passer un bon moment…"

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