À l’occasion du congrès de la Confédération paysanne en Haute-Vienne en ce moment, nous sommes allés à la rencontre de l’un d’entre eux, Matthieu Gérardin. Que propose concrètement la Confédération paysanne qui prône une agriculture en accord avec la protection de l’environnement ? Rencontre.
À 38 ans, Matthieu Gérardin produit, sur deux hectares, une cinquantaine de variétés de légumes du côté de Vicq-sur-Breuilh.
« Là, on rentre dans un de mes espaces de travail qui sont une serre de 5000 m², où on cultive toute l’année des légumes diversifiés », raconte-t-il, le visage rayonnant, fier de son espace de travail.
Après des études de biologie, et plusieurs années d’expérience en tant qu'éco-conseiller production agricole, ce fils d’avocat et d’enseignant, s’est définitivement installé sur le domaine familial en 2019. Par conviction, il s’est affilié à la Confédération paysanne.
« On veut beaucoup de paysans et de paysannes dans nos campagnes, parce que c’est ce qui les font vivre, et qui les dynamise. Avec la garantie que cela permette d’avoir une nourriture riche et locale partout en France », argumente Matthieu Gérardin.
Depuis l’automne, il accueille un ancien chef de projet dans le secteur de l’assurance, qui souhaite se reconvertir : « Mon projet, c’est de m’installer avec ma femme, et mes deux petites filles sur une ferme », raconte Hugues Barazzoni, stagiaire sur l'exploitation. « Je voudrais racheter une ferme en Haute-Vienne et donc faire du maraîchage biologique sur une petite échelle, se diversifier. Et produire une cinquantaine de variété de légumes ».
Jusqu’à 4 salariés, ponctuellement, travaillent sur l’exploitation : Matthieu Gérardin, marche ainsi sur les traces de son grand-père, Louis de Neuville, fondateur du pôle de Lanaud.
« Lui, c’était un entrepreneur exceptionnel. Moi, je le considèrerai plus comme un gestionnaire, donc j’essaye de développer des activités et de les maintenir. J’ai ma façon de faire, lui avait la sienne. Je ne ressens pas de poids sur les épaules vis-à-vis de ça », affirme Matthieu, accroché à sa machine à bécher.
Il ne rejette pas en bloc la performance qui est bien présente, mais elle n’est pas son unique objectif.
« L’essentiel est de bien vivre, mes salariés et moi de notre métier. D’avoir du temps de vacances. Du temps de repos et un salaire convenable », liste l’agriculteur.
Il vise cette année une production d’une soixantaine de tonnes de légumes.