POLÉMIQUE. "J’ai été débordé, ça a dégénéré". Le réalisateur d’un clip de rap raconte la soirée qui a fini en bataille avec la police

Le quartier du Val de l’Aurence, à Limoges, a connu plusieurs heures d’émeutes urbaines, dans la nuit du 20 au 21 septembre. Des violences survenues suite au tournage d’un clip de rap, son réalisateur nous raconte sa version des faits.

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Au départ, il s’agit du tournage d’un clip de rap. Banal. Dans le quartier du Val de l’Aurence, derrière sa caméra, au pied des immeubles du Val de l’Aurence, le jeune réalisateur (il n'a pas communiqué son nom)  filme un rappeur du quartier. Les images doivent servir au montage d’un clip.

Dans la soirée, il fait la proposition d’aller tourner "dans le centre-ville". "J’ai pensé que cela ferait de bonnes images".

Mais la bonne idée va tourner à la confrontation avec la police. Le groupe se retrouve place Denis Dussoubs au volant d’une berline Mercedes pour l’occasion, certains des protagonistes sont assis aux portières du véhicule faisant le tour de la place, des mortiers de feu d’artifice sont tirés.

Jets de cailloux sur les voitures 

La petite troupe fait du bruit et très rapidement une patrouille de police est sur place, une partie des jeunes détale en courant, le police tente d’intercepter le véhicule de location, mais ce dernier prend la fuite. 

Les forces de l’ordre vont alors s'engager pour stopper les fuyards. Mais au lieu d’obtempérer, la voiture retourne au quartier du Val de l’Aurence, et les choses vont empirer. Des personnes attroupées à proximité du carrefour d’Oradour sur Glane jettent des cailloux sur les véhicules, obligeant la police à bloquer les voies et détourner les automobilistes.

L'équipage de police fait alors appel à des renforts pour disperser les groupes présents avec des gaz lacrymogènes.

Aujourd’hui, le réalisateur du clip se dit confus de cet enchaînement de violences. Il explique "avoir été débordé par les personnes présentes sur les lieux" et n’avoir pas su "stopper les choses".  

Critiques des représentants politiques

Si le réalisateur du clip invoque ainsi un tournage de clip qui "déborde", le point de vue est loin d'être partagé. D'autres voix se sont déjà fait entendre, à commencer par celle du Rassemblement National. Dans un message sur le réseau X, Albin Freychet, délégué du RN en Haute-Vienne et conseiller régional, a posté une vidéo prise ce vendredi 20 septembre, de la place Denis Dussoubs. 

De son côté, Thierry Miguel, conseiller municipal PS à Limoges et conseiller départemental, a également évoqué, sur le même réseau X, ces affrontements avec les forces de l'ordre.

Ce n'est pas la première fois que des tournages de clip de rap dégénèrent en face à face avec la police,. Des histoires similaires ont été relatées dans la presse, à Ris-Orangis, à Saint-Avold, ou encore à Vénissieux, ou Roubaix. Le scénario de base est le suivant : tournage d'un clip en occupant la voie publique sans autorisation, arrivée des forces de l'ordre pour libérer l'espace public et engrenage de violences plus ou moins importantes.

Car il faut le repréciser, un tournage dans l'espace public nécessite une autorisation. Le site du CNC (Centre national du Cinéma) précise :"Il n’existe pas d’autorisation de tournage qui couvre l’ensemble du territoire français. Chaque lieu de tournage doit faire l’objet d’une autorisation spécifique". 

Pour un tournage à Limoges, il est donc indispensable de s'adresser à la mairie pour connaître les démarches à effectuer. 

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