Ce jeudi 23 mars marque la 9ème journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Dans le privé et dans le public, les syndicats appellent à manifester. Le président du Conseil départemental de la Haute-Vienne (87) a décidé de libérer tous ses agents à partir de midi. Une décision politique qui fait polémique.
Offrir une demi-journée ce jeudi 23 mars à partir de midi à 1 800 agents du Conseil départemental de la Haute-Vienne (87), c'est la décision prise par son président Jean-Claude Leblois. La raison officielle de ce choix : la sécurité des salariés, car, précise-t-il : "Dans un mouvement comme celui-ci, les conditions ne sont pas celles des journées normales : il y a moins de personnel, du service public non assuré... Du stress, de l'angoisse."
Situation particulière, réponse adaptée. (...) Ce mouvement qui est engendré par les décisions du président de la République génère de la violence, je ne souhaite pas que les agents la vivent dans l’exercice de leurs missions au quotidien.
Jean-Claude Leblois, président du conseil départemental de la Haute-Vienne (PS)
"C'est la liberté de chacun d'aller contester cette décision", déclare Jean-Claude Leblois. Car politiquement, cette demi-journée offerte permet à ces agents d'aller défiler dans la rue. Une décision qui fait réagir l'opposition départementale. Elle déplore l'interruption programmée du service public.
J'ai une incompréhension totale face à cette fermeture arbitraire. C'est une décision politique. Il y a une prise d'otage de ceux qui auraient voulu travailler qui sont empêchés.
Sarah Gentil, groupe Union de la droite, du Centre et des Indépendants CD 87
"Pour nos concitoyens, tous les services publics départementaux vont être fermés, ils vont venir et trouver porte close. Ces services s'adressent à une population fragile, on le sait. Donc, je m'interroge sur la continuité du service public. On ne ferme pas par manque de personnel, c'est une décision politique. A contrario, il y a une prise d'otage de ceux qui auraient voulu travailler qui sont empêchés" explique Sarah Gentil.
Certains maires suivent le mouvement
Certaines municipalités ont, elles aussi, fait le choix de libérer leurs agents, comme au Palais-sur-Vienne : "Je considère que je dois leur offrir la chance de pouvoir aller dire leur mécontentement. C'est une demi-journée dans leur vie alors que le gouvernement impacte deux ans de leur vie", affirme le maire (PS), Ludovic Géraudie.
Acte politique assumé par ces collectivités à gauche de l'échiquier politique, ces heures "offertes" pour permettre de manifester sont le reflet d'un mécontentement grandissant.