L'Université de Limoges va "privilégier le contrôle continu" pour les examens

Emmanuel Macron a annoncé dans son allocution du 13 avril 2020 que la reprise des cours dans l'enseignement supérieur ne se fera "pas avant l'été". L'Université de Limoges va "privilégier le contrôle continu". L'examen PACES (première année santé) est pour l'instant maintenu en présentiel fin juin.

Dans son allocution du 13 avril 2020, Emmanuel Macron a annoncé que, contrairement au primaire ou au secondaire qui "pourront reprendre progressivement à partir du 11 mai", la reprise des cours dans l'enseignement supérieur ne se fera "pas avant l'été".


Une situation qui avait été anticipée puisque le gouvernement avait adopté l'ordonnance du 27 mars 2020 permettant aux universités de choisir comment elles feront passer les examens à leurs étudiants afin d'adapter les épreuves aux circonstances historiques de la pandémie de Covid-19.

Alors que certaines attendent encore de savoir comment vont se dérouler ces échéances, comme à Poitiers ou La Rochelle, l'Université de Limoges a annoncé sa décision dans un communiqué du 8 avril 2020 (après avoir réuni le 3 avril sa Commission de la Formation et de la Vie Universitaire)

Les principales mesures annoncées sont : 

  • le "contrôle continu est privilégié comme modalité d’évaluation"
  • les étudiants seront informés 15 jours avant des dates d’évaluation et des nouvelles modalités de contrôle de connaissances qui seront "adaptées"
  • la session de rattrapage est "maintenue mais sera aménagée", avec dates et modalités communiquées aux étudiants "dès que possible et en fonction de l’évolution de la situation"
  • "pas de période entièrement dédiée aux examens, mais la validation des UE pourra se faire en parallèle du déroulement d’autres enseignements jusqu’à la fin du mois de mai"
  • Les vacances de printemps seront réduites à la seconde semaine (du 27 au 30 avril inclus) pour un certain nombre de formations et les équipes pédagogiques en informeront les étudiants


Stéphanie Lhez, vice-présidente de l'université en charge de la formation, explique que "globalement, les examens devaient débuter le 11 mai pour les contrôles terminaux", "nous avons choisi de privilégier le contrôle continu mais c'est ensuite à chaque faculté de s'adapter au mieux en fonction des enseignements


Pour Lucas Berthomier qui siège pour la FSE (Fédération Syndicale des Etudiants) au conseil d'administration de l'Université, ce choix est plutôt satisfaisant, "même si ça va justement beaucoup dépendre des facultés".

D'après ce que je sais, en lettres il n'y aura que du contrôle continu. En droit, si on a validé le premier semestre, le second le serait aussi, et si on ne l'a pas, il y aurait un dossier à rendre ou un examen en ligne. En sciences, ce serait des contrôles terminaux en ligne. C'est pour le PACES (première année commune aux études de santé) prévu fin juin qu'on se pose des questions aujourd'hui
 



Le PACES en présentiel fin juin (pour l'instant)

Joint par téléphone ce 14 avril 2020, le doyen de la faculté de pharmacie Jean-Luc Duroux explique : "A l'heure où nous parlons (12h 45), nous avons décidé d'organiser l'examen PACES à Limoges du 22 au 24 juin en présentiel, nous venons d'en informer les 1000 étudiants concernés par mail. Je ne peux pas garantir que ce choix sera définitif vues les circonstances mais je crois que l'ensemble des facultés en France vont faire de même (comme à Clermont-ferrand par exemple) car garantir une parfaite équité à distance serait impossible.


Reste à définir les conditions de déroulement de cet examen qui se déroule sur 3 jours avec une dizaine d'épreuves pour les étudiants en santé (médecine, pharmacie, dentaire, kiné, sage-femmes). Les lieux devront être adaptées pour garantir le respect des gestes-barrière et les distances de sécurité.
 

Les contrôles à distance 


Concernant les contrôles à distance, chaque faculté devra s'adapter et en informer ses étudiants. Sollicité pour une interview télévisée, le doyen de la faculté de droit Alain Sauviat nous a fait savoir que "le contrôle continu est possible dans beaucoup de matières (celles à TD, travaux dirigés) mais il ne peut être exclusif dans la mesure où beaucoup de matières n'ont pas de TD, et qu'en outre cela ne réglerait pas le problème des étudiants dispensés de TD. On doit donc maintenir un contrôle terminal. On a adopté des mesures différentes pour les licences et pour les masters. Les étudiants sont évidemment très stressés pas la situation". 

Confirmation auprès d'Elena Da Rocha Rodrigues, étudiante en 2ème année de droit : les examens en ligne sont pour elle une source d'inquiétude et d'inégalités potentielles. C'est important d'évaluer, dit-elle, ça pemet de tester les connaissances des étudiants, mais quelles connaissances peut-on acquérir au sein d'une situation aussi compliquée que le confinement? "


 

Dès le début du mois d'avril, l'université a lancé une enquête par SMS afin de recenser les besoins en informatique et les problèmes de connexion, explique Stéphanie Lhez. "Nous avons envoyé 11 000 SMS aux étudiants des principales composantes (sciences, lettres, droit...) en demandant à ceux qui ont des problèmes de répondre. 700 l'ont fait. Une cinquantaine d'ordinateurs commandés par l'université pourront leur être prêtés et nous allons aussi étudier la possibilité d'une aide financière.


 

Concernant la session de rattrapage qui a normalement lieu en juin, rien n'a été décidé, mais "la consigne est qu'on ne mord pas sur juillet-août, affirme la vice-présidente Stéphanie Lhez, car on a beaucoup d'étudiants qui travaillent durant l'été".

 

 

Les stages neutralisés ou annulés

La question des stages sera elle aussi étudiée au cas par cas. "En cas de déconfinement début mai explique Stéphanie Lhez, les stages peuvent reprendre, mais attention, nous serons très attentifs au fait qu'il y ait un principe d'équité au sein d'une formation. S'il y a des stages annulés, le diplôme ne sera pas remis en question à cause de ça ! En revanche, prenons l'exemple d'une formation où tous les stagiaires sont en télétravail ou ont eu un travail à rendre, dans ce cas on peut évaluer et ça comptera.


 

Un consensus pour ne pénaliser personne


Chloé Ouaked Conant, enseignante en lettres et représentante Snesup-FSU estime que "la communauté universitaire de Limoges fait vraiment front, elle est unie et le choix du contrôle continu va vraiment dans l'intérêt de tous les étudiants". 

Aucun étudiant ne pourra avoir une sale note parce qu'il n'a pas suivi à distance. L'Université a été pragmatique en mettant en place les outils nécessaires. S'il est vrai que nous n 'avons aucune nouvelle de certains étudiants, qu'ils se rassurent, on les attend en septembre ! Personne ne sera pénalisé.







 
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