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VIDÉO. "Ce sont des héros" : au coeur de l'action avec les Pompiers de l’urgence internationale en Turquie

Deux réalisateurs de Nouvelle-Aquitaine ont suivi les pompiers volontaire au cœur de leurs interventions en Turquie.

L’association basée à Limoges s’est déployée sur le terrible séisme qui a provoqué la mort de plus de 40 000 personnes. Deux réalisateurs, originaires de Nouvelle-Aquitaine, les ont accompagnés sur place. Pour la première fois, des images particulièrement intenses montrent la réalité de leurs interventions, entre technique et émotion. Le reportage vient d’être diffusé sur France 2.

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Une mère qui appelle désespérément son fils prisonnier des décombres avec l’espoir d’entendre une réponse. Une enfant de 11 ans sauvée après 6 longues heures de déblaiement. Une femme de 62 ans extirpée d’un immeuble qui menace de s’effondrer à chaque instant. Un homme invisible qui respire peut-être encore, mais qui restera coincé derrière un obstacle infranchissable… Autant de séquences marquantes pour les acteurs de la tragédie, et désormais palpables pour les spectateurs qui peuvent suivre le travail des secouristes au plus près.

"Les gars, vous n’êtes plus à la Souterraine"

L’intervention des Pompiers de l’urgence internationale en Turquie a été filmée par deux réalisateurs. David Geoffrion, originaire de Bordeaux, a pu embarquer avec l’équipe dès son départ, pour filmer les premières interventions. Jean-Sébastien Desbordes, originaire de Confolens, était en contact avec l’association depuis plusieurs années. Il a rejoint le groupe le lendemain. Ensemble, ils signent un reportage dont les images sont plus parlantes que tous les discours.

On découvre dans ce document le travail de chiens dressés pour repérer la moindre trace de vie, ou encore les risques pris par les pompiers qui interviennent au plus profond d’amas de béton et de tôle, simplement reliés à leurs collègues par une corde attachée à une cheville, sur laquelle on tire soudain pour une évacuation d’urgence quand une nouvelle réplique sismique fait vaciller les ruines.

Philippe Besson, président des Pompiers de l’urgence internationale, a regardé le film avec beaucoup d'émotion : "Il traduit aussi bien l'émotionnel que la technique. C’est la réalité." Les images montrent en effet les doutes des sauveteurs, les difficultés de l'opération, les joies, mais aussi les échecs : "Ce n'était pas un long fleuve tranquille". Le pompier est satisfait d’avoir "ramené tout le monde", mais reste conscient d’avoir pris des risques : "Le sauveteur accroché par une jambe, on le fait régulièrement en exercice, mais là, ce n’est pas pareil. En exercice, on n’a pas les répliques. Là, on a dit : les gars, vous n’êtes plus à la Souterraine. Les répliques, vous allez les sentir, et l’immeuble, il peut vous tomber dessus."

"Comment des gens mettent leur personne de côté pour sauver les autres"

Les réalisateurs du reportage ne sont pas vraiment des débutants : David Geoffrion revenait juste d’Ukraine et Jean-Sébastien Desbordes a déjà filmé des catastrophes. Aujourd'hui, le Confolentais est, lui aussi, marqué par cette expérience : "Ça m’a rappelé la guerre du Liban en 2006. Les immeubles effondrés. J’ai revu des scènes de ville bombardées, mais en pire : tout était détruit".

Jean-Sébastien Desbordes se souvient des nombreux corps sans vie qui peuplaient les décombres turcs, mais il a dû garder du recul sur la situation : "On n’a pas le choix, on est dans le feu de l’action, face à des pompiers qui mettent leur vie en danger pour sauver les autres (…). Ce qui m’a le plus frappé, au-delà de la ville détruite, c’est le désespoir des familles qui restaient devant leur immeuble et qui espéraient un dernier sauvetage. On ne peut pas oublier ces familles qui attendent devant les ruines qu’on puisse les sauver."

Si ce n’est pas l’expérience la plus difficile de sa carrière ("J’ai plein de reportages qui m’ont marqués, auxquels je pense encore, comme les viols de guerre au Congo"), ce tournage auprès des pompiers volontaires restera important : "Ils n’hésitent pas à aller dans des endroits où on ne sait pas si l’immeuble va tenir. Quand l’infirmière doit rentrer dans un trou pour sauver une femme, elle y va. Le plafond s’était effrité juste avant. Ce qui me tenait à cœur, c’était de montrer comment des gens mettent leur personne de côté pour sauver les autres. Ce sont des héros."

Roots

Et puis, des souvenirs de coulisses, plus anecdotiques, mais toujours signifiants, resteront : "On n’a pas dormi pendant 8 jours, on ne s’est pas lavés pendant 8 jours. On puait. Ce n'est rien par rapport au désarroi des familles, mais j’en ai fait des trucs roots, et là, c’était extrême."

Le Confolentais rentre aussi heureux d’avoir raconté l’histoire d'acteurs de sa région : "Ça me tenait à cœur de filmer des volontaires qui ont posé des congés pour sauver des gens, et je suis fier d’être d’une région où il y a des pompiers comme ça."

Le film "Turquie : 72 heures pour sauver des vies" a réuni ce samedi 18 février plus de 2 millions de téléspectateurs. Il est disponible sur la plateforme numérique de France Télévisions.

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