Des canicules plus longues et plus fréquentes, voilà les conséquences du réchauffement climatique attendues pour l’année 2100. Cette semaine, une consultation publique va être lancée par le gouvernement pour s’adapter à ces conditions dans le futur. Mais à quoi ressemblera le Limousin dans une trentaine d’années ? Eléments de réponse avec trois spécialistes.
21 mai 2050, le journal de France 3 Limousin démarre. En titre, une information majeure : "Il a plu pour la première fois depuis 3 mois".
Ce scénario, digne d’un film catastrophe, n’est pas le fruit d’une imagination débordante, mais bel et bien ce qui risque de se passer d’ici à trente ans, en Limousin et partout ailleurs.
Avec le réchauffement climatique, les températures vont grimper de 2% en 2050 et 4% en 2100 (source GIEC). Conséquences, les épisodes caniculaires vont être plus longs et plus fréquents. Il va donc falloir s’habituer à des nuits tropicales (à plus de 20°C) et dans la journée, la chaleur va devenir extrême :
On va avoir dans les villes des températures qui vont atteindre les 45°C. Et 45°C, quand on habite dans un appartement mal isolé, c’est intenable.
Michel Galliot, président de Limousin Nature Environnement
Manque d'eau
Autre chiffre inquiétant, selon l’Etablissement public territorial du bassin de la Vienne (EPTB Vienne), le débit de la rivière durant la période estivale pourrait considérablement baisser, jusqu’à atteindre la moitié de son niveau actuel. Une situation qui touchera le quotidien de toute la population et engendrera des tensions :
Tout le monde veut se rafraîchir en même temps ou avoir des activités nautiques, qui sont peu ou pas compatibles, avec une diminution de la quantité d’eau à ce moment-là.
Nicolas Picard, président de Transitions Limousines
Des cours d’eau à sec, des sources taries… La nature et l’agriculture ne seront évidemment pas épargnées. Certaines essences du Limousin risquent de disparaitre et c’est tout le modèle agricole de la région qui va devoir être repensé :
Il y a un gros travail à faire d’adaptation des cultures. En ce qui concerne l’abreuvement du bétail, il y a certainement des solutions communes à trouver avec l’alimentation en eau potable.
Stéphane Loriot, directeur de l'EPTB Vienne
Autant d’enjeux vitaux, qui vont bien au-delà des frontières du Limousin. Pour tenter de trouver des solutions face au réchauffement climatique, le gouvernement lance,fin mai 2023, une vaste consultation publique.