Il y a vingt ans, la France entière a été surprise par un épisode de canicule extrême durant l'été 2003. Dans le Limousin, 181 décès ont été attribués à la chaleur, surtout en maisons de retraite où la prise en charge des personnes âgées a évolué, notamment à Nantiat (Haute-Vienne).
Près de 40°C à Limoges, 38°C à Guéret et 41°C à Tulle, le Limousin se souvient des températures extrêmes de l'été 2003.
Parmi les témoins de cet épisode de fortes chaleurs, Odette a vécu ces températures extrêmes puisque le 6 août 2003, elle est devenue résidente de l'Ehpad André Virondeau de Nantiat : "On avait des petits ventilateurs au début", raconte celle qui regrette tout de même qu'il n'y ait pas de climatisation dans chaque chambre, même aujourd'hui.
Des gestes simples qui peuvent sauver
Désormais, Odette prend ses précautions contre la chaleur avec des gestes simples : "On fait rentrer la fraîcheur pendant la nuit et à 11h lorsque le soleil commence à venir, on ferme et on baisse le rideau."
Des petits gestes nécessaires, Claire Morat, infirmière, y pense aussi tous les jours, comme lorsqu'elle propose aux résidents des verres d'eau durant la journée : "Monsieur Texier, je vous sers un petit peu d'eau ?" , demande-t-elle en cette après-midi du mois d'août.
"2003 a servi de leçon"
Selon le médecin Stéphane Veyriras, les décès de l'été 2003 sont liés à des "déshydratations et des compensations vasculaires." Mais, il se veut rassurant : "Ce sont des épisodes compliqués qu'on n'aimerait pas revoir et qu'on tâche de prévenir."
Dans l'Ehpad de Nantiat, les résidents peuvent bénéficier de brumisateurs et de ventilateurs dans chaque chambre en plus d'une hydratation en continu. Pour protéger davantage leurs résidents, des protocoles ont été mis en place dans les Ehpad pour "éviter les hospitalisations et les décès liés à ces chaleurs", explique Claire Morat, selon qui les mesures de protection d'aujourd'hui sont adaptées.
Un plan national pour protéger les populations
Après cet été mortel, le Plan National Canicule (PNC) a été créé par les services de l'État afin de "prévenir et réduire les conséquences sanitaires d'une canicule". Ce plan comprend des mesures fixées par chaque région française pour prévenir les effets d'une canicule. Plus tard, en 2017, les niveaux de vigilance météorologique sont étudiés pour mieux protéger les populations. C'est à ce moment-là que les alertes canicule avec des cartes de vigilance verte, jaune, orange et rouge sont élaborées.
Ce n'est que deux ans plus tard, en 2005, qu'un plan spécifiquement destiné aux personnes âgées en maisons de retraite est imaginé par l'État, c'est le "plan bleu". Il vient renforcer le dispositif de gestion des risques avec la mise en place d'une convention avec un établissement de santé proche ainsi que des recommandations de bonnes pratiques préventives. Aujourd'hui, le plan bleu est activé dans un Ehpad à partir du moment où une alerte canicule est annoncée.