VIDEO. Journées Limousines, les éleveurs sous tension

Véritable vitrine de l’élevage, la 8ème édition des Journées Limousines Or Rouge se déroule jusqu’à ce lundi 24 octobre 2022, au champ de juillet à Limoges. Un événement qui permet d’admirer des animaux de haute volée dans un contexte de forte tension pour la filière.

Concours et vente aux enchères s’enchaînent sous le chapiteau du champ de juillet à Limoges. Lors des Journées Limousines Or Rouge, l’ambiance est plutôt festive. Surtout quand les meilleurs taureaux, génisses, vaches entrent en scène. Mais derrière les masques se cache l’inquiétude grandissante des éleveurs.

Diminution des élevages

D’année en année, les exploitations agricoles diminuent. En 10 ans, la Nouvelle-Aquitaine en a perdu 19 000, soit 23%. Première région agricole française, elle compte désormais 64 100 exploitations.

C’est sur l’élevage que la baisse est la plus significative. L’élevage bovin a vu disparaître 3 700 exploitations en 10 ans. Aujourd’hui, la Nouvelle-Aquitaine en compte 9 900.

 

Pour mieux comprendre la situation de l'élevage de limousines sur notre territoire, vous pouvez lire cet article de Pascal Coussy : Sommet de l'élevage : le point sur la filière bovine viande en Nouvelle-Aquitaine

Des inquiétudes nombreuses

Les éleveurs pointent du doigt le comportement des consommateurs.

 Aujourd’hui, les gens ne savent pas différencier les bons des mauvais morceaux. Y a du travail à faire là-dessus. C’est plus facile de faire cuire un steak haché qu’un rôti. Nous, on changera pas notre manière de travailler. On fait de la qualité, on ne sait pas faire autre chose.

Éleveurs de Dun-le-Palestel (23)

Aux nouvelles habitudes de consommation s’ajoute une colère plus profonde. Celle concernant l'importation :  

J’aimerais qu’on évite d’importer mais on ne produit pas assez de viande en France pour les éviter.

Christophe Riffaud, éleveur au Dorat (87).

Il s’offusque des normes qui ne sont pas les mêmes pour eux que pour les produits importés.

"On importe avec des normes moindres que les nôtres. Nous, on se doit de respecter des normes draconiennes, il faut qu’on produise sans ogm… mais ce serait bien qu’il y ait au moins les mêmes normes que celles qu’on nous impose."

Des contraintes qui découragent l’installation de jeunes éleveurs dans un contexte où le cheptel, y compris en Limousin, continue de chuter.

 

"Beaucoup abandonnent l’élevage pour partir sur des solutions plus industrielles, comme produire des céréales pour mettre dans des méthaniseurs. L’élevage disparaît", raconte Geneviève Pellenard, éleveuse à Peyrat-de-Bellac (87). Elle dit voir de plus en plus d’éoliennes et de méthaniseurs dans le nord du département.

 

Son mari rappelle les raisons pour lesquelles l’élevage est si important selon lui : "Les bons terrains deviennent des cultures et les mauvais, aujourd’hui valorisés par l’élevage vont tomber en friche, et derrière, on aura des incendies."  

 

Cette situation alarmante se traduit par un manque de compétitivité des exploitations. Avec en perspective : un risque majeur d’un déficit commercial pour l’an prochain.  

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