Ils sont venus en masse tôt le matin, car ils ne veulent pas perdre leurs petits effectifs de classe et les bonnes conditions de travail de leurs enfants dans ce quartier prioritaire des Portes ferrées, au sud de Limoges.
« Non !! » c'est le cri poussé par les enfants à 8 h 20 ce vendredi à l’école Victor Hugo de Limoges. Une réponse à la question d'un parent d'élève au micro.
-« Vous avez envie qu'on ferme encore une classe ou pas ? »
Au micro, Assya Moubariki, déléguée de parents d'élèves. Avec elle, une dizaine d'autres parents en colère, accompagnés des élèves massés dans la cour d'école. Raison de leur poussée de fièvre, l'annonce de la nouvelle carte scolaire.
Pour la quatrième fois en quatre ans, cette école élémentaire de 150 élèves est menacée par une fermeture de classe ou une suppression de poste. Cette fois-ci, c’est une classe de primaire qui doit fermer en septembre 2023.
« Les effectifs sont corrects dans les classes. Nos enfants peuvent travailler correctement. Il y a une cohésion d'équipe qui est superbe. Nos enfants passent d'une classe à l'autre, ils s'entendent bien avec tout le monde. Il n'y a aucun souci. Et aujourd'hui, on se bat pour ça, pour que cette école ne subisse pas un jour une fermeture. Parce que clairement, aujourd'hui, c'est ce qu'on craint. Car si tous les ans, on ferme une classe, à un moment donné, on a peur que notre école ferme », s'inquiète Assya Moubariki, déléguée de parents d'élèves dont la fille est scolarisée en CE1 et le garçon en petite section de maternelle dans l'établissement.
Ce qu'il ne faut pas perdre de vue, c'est que l’établissement scolaire est situé au cœur du quartier prioritaire des Portes ferrées au sud de Limoges, avec un taux de pauvreté de 63%. Raison pour laquelle les parents mobilisés défendent l’existence de cette école de proximité.
Pour Cécile Georges, déléguée de parents d’élèves dont les enfants sont scolarisés en CE2 et grande section de maternelle, « on a des enseignants qui sont motivés et qui ont le temps pour chaque élève. On a même des enfants qui ont des besoins particuliers, donc ils prennent le temps. Et nous, on veut garder ça en fait. Aujourd'hui, avec cette suppression de poste, le quartier se sent abandonné », insiste la mère de famille.
Une réunion doit avoir lieu à la reprise des classes le 20 février entre syndicats enseignants et l’inspection académique de Limoges. Un petit espoir pour les parents. Ils aimeraient que l'inspectrice fasse machine arrière en maintenant cette classe.
En Haute-Vienne, 28 classes sont menacées d'une fermeture à la rentrée prochaine. Les parents d'élèves des classes concernés de toute la Haute-Vienne viennent d'annoncer qu'ils se constituent en collectif pour continuer de porter leur combat pour le maintien de ces postes d'enseignants.