Parler de sexualité sans tabou pour être prêt le moment venu. Au collège Ronsard de Limoges, l'équipe pédagogique et des auteurs jeunesse donnent les clés pour que de jeunes collégiens puissent se construire et se protéger. Car pour certains élèves, des zones d'ombre persistent sur les notions de consentement et de viol.
Au collège Ronsard de Limoges, ce 23 novembre 2022, le constat de terrain et l'urgence liée aux problématiques sexuelles ont été entendus. En ce sens, une classe de quatrième va travailler tout au long de l'année sur la sexualité afin de préparer un film de prévention à destination de leurs camarades.
Pour les aider, deux jours de discussions avec des auteurs pour dépoussiérer les préjugés sur la sexualité au sens large. Le fruit d'un travail porté depuis le début de l'année par leur professeure de français.
"C'est important d'en parler"
Le sujet peut être encore tabou dans les salles de classe. Mais dans ce collège limougeaud, Cécile Maugis, professeure de français, a décidé de créer un projet afin de mettre des mots sur ce thème complexe et ainsi, aider les enfants en pleine construction à appréhender ce sujet délicat.
Le projet est né d'une alerte effectuée par mes collègues infirmières qui se sont rendu compte qu'il y avait une vraie urgence par rapport à cet aspect de la santé.
Cécile Maugis, professeure de français
L'atelier, ce jour-là, permet aux élèves de poser, avec leurs mots, des questions sur les notions de viol et de consentement. "On en a appris un peu plus sur le consentement et la vraie valeur de ce mot. C'est important d'en parler car c'est quelque chose de très grave", raconte Mathias, élève de cette classe de quatrième.
Une autre élève, Lizzie, ajoute : "J'ai appris le sens du viol et la définition du consentement : quand c'est non, c'est non."
Un clip de prévention en préparation
Un thème complexe abordé grâce à des fictions en présence de leurs auteurs. "J'avais déjà fait des ateliers autour de cette thématique, mais jamais on rentrait dans le vif du sujet : le viol, c'est quoi ? C'est une question frontale qu'en général, on évite. Mais qu'on évitait jusqu'à récemment", explique Marin Ledun, auteur de Luz.
Le reportage de Noa Thomas et Wilfried Redonnet :
Ces intervenants soulignent le besoin des élèves d'évoquer ce sujet et sont ravis de leur implication au projet. "Je suis assez surprise par la réaction des enfants. Ils sont très ouverts", explique Florence Medina, autrice de Ni prince, ni charmant.
Une réflexion nécessaire que ces collégiens présenteront dans quelques mois à leurs camarades via un clip de prévention et un forum.