Le 11 juillet dernier, l'aquarium de Limoges a vu naître des bébés hippocampes à gros ventre. Si ces naissances sont provoquées plusieurs fois par an, elles restent déterminantes pour cette espèce en voie de disparition.
Saviez-vous que chez les hippocampes, c'est le mâle qui porte les œufs ? Après reproduction avec la femelle, il faut compter un mois avant que le mâle ne libère les bébés hippocampes.
À l'aquarium de Limoges, on participe à la conservation de l'espèce des hippocampes à gros ventre, originaire de Nouvelle-Zélande. David Branthome est le conservateur de cet aquarium. Il nous explique comment se déroule la fécondation : "la femelle pond les œufs dans la poche ventrale du mâle, qui va les féconder. Il alimente les petits avec un liquide amniotique avant de les libérer au bout d'un mois quand il a des contractions."
Éviter les consanguinités
Ici, les nouveaux nés sont issus de deux génétiques différentes, pour éviter de créer des individus consanguins.
Ce programme de conservation est effectué en collaboration avec les aquariums de La Rochelle et de Monaco. L'objectif est ensuite de pouvoir réintroduire cette espèce dans son habitat naturel, en Nouvelle-Zélande.
Une espèce en voie de disparition
Si l'aquarium provoque ces naissances, c'est parce que l'hippocampe est une espèce menacée, en voie de disparition.
Comme beaucoup de poissons, les hippocampes souffrent de la destruction de leur habitat et de la surpêche liée au braconnage. Depuis des décennies, ils sont victimes d'un fort commerce en Asie pour leurs propriétés soi-disant médicinales et aphrodisiaques.
La surpêche est aussi liée aux magasins de souvenirs, on a trouvé des hippocampes séchés pendant très longtemps encore en France. Quand on achète un hippocampe séché, on est responsable de l'avoir tué, il faut en être conscient.
David BranthomeDirecteur de l'aquarium de Limoges
Le réchauffement climatique est aussi une des causes de leur disparition. La pollution des mers et des océans contamine la nourriture des hippocampes, le micro-plancton. "En Méditerranée, il y a pratiquement autant de plancton que de micro-plastiques. Il faut protéger cet animal", alerte David Branthome.
Protégés par la convention de Washington, les hippocampes sont interdits au commerce international.