VIDÉO. Eau potable : l'eau de nouveau potable en Creuse

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Ce laboratoire analyse les toxines présentes dans l'eau.
Ce laboratoire, agréé par l'Agence Régionale de Santé, réalise des prélèvements et des analyses dans le réseau d'eau potable pour déterminer la cause de la toxine présente dans 56 communes creusoises. ©Thomas Chollet-Lunot, Frédérique Bordes, Antonio Dos Santos - France Télévisions

20 000 Creusois étaient privés d'eau potable depuis deux jours en raison de la présence de toxines dans l'eau de cinquante-six communes de l'Est du département. Selon les derniers résultats d'analyse ce jeudi en fin d'après-midi, l'eau n'est plus polluée.

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20 000 Creusois étaient privés d'eau potable depuis ce mardi 27 juillet en raison de la présence d'anatoxines dans l'eau de cinquante-six communes de l'Est du département.

Pour en déterminer les causes et le niveau de dangerosité pour la population, les autorités sanitaires réalisent quotidiennement des prélèvements. Les premiers ont été réalisés le vendredi 21 juillet sur l'eau brute du barrage de Beissat, et sur l'eau traitée issue de l'usine de Magnat l'Etrange (tous deux appartenant au réseau de distribution du SIAEP de la Rozeille).

Réalisées par le laboratoire creusois Terana, habilité par l'ARS, les analyses ont mis en évidence la présence d'une toxine (nommée Anatoxine A) émanant des cyanobactéries. Le seuil de tolérance pour l'axatoxine A est fixé à 0,1 microgramme/Litre ; le premier prélèvement établissait un taux de 0.28 mg/L. 

Depuis, de nouvelles investigations ont été menées sur dix points de contrôle, donnant des résultats allant de 0,20 à 0,75 mg/L. "De nouveaux prélèvements ont été réalisés le 25 juillet et les résultats sont meilleurs", comme l'indique Jean-Jacques Bigouret, président du SIAEP de la Rozeille, "une diminution de toxines a été constatée sur l'eau brute du barrage de Beissat, ce qui laisse à penser que le pic de pollution est passé". 

Selon les dernières analyses, l'eau est de nouveau potable : le taux de toxines est à 0 mg/L. Mais les autorités sanitaires restent vigilantes : des prélèvements seront réalisés chaque semaine. 

Développement des toxines

Les causes du développement de ces cyanobactéries sont multiples. Il est dû aux fortes chaleurs,  mais aussi à l'apport de nutriments comme le phosphore et l'azote, comme l'explique Jean-Pierre Barreaud, directeur du laboratoire Terana : "C'est un phénomène "anthropique", ce qui veut dire qu'il est généré par l'activité humaine. L'agriculture, mais aussi les ménages, avec l'utilisation de lessives qui contenaient beaucoup de phosphate avant". 

En cas d'absorptions répétées, ces toxines peuvent "engendrer des attaques hépatiques au niveau du foie, mais aussi des atteintes neurologiques ou des problèmes cutanés. C'est la première fois qu'une source d'eau potable est affectée à des taux au-dessus des seuils réglementaires". 

Restrictions levées

C'est pour ces raisons qu'un arrêté préfectoral a été mis en place mardi 27 juillet pour restreindre l'usage de l'eau. Des restrictions levées ce jeudi soir. 

En revanche, des traitements sont toujours en cours sur l'usine de Magnat l'Etrange. C'est ce qu'a annoncé la préfète de la Creuse Anne Fracowiak-Jacobs ce mercredi 26 juillet lors d'une réunion avec les maires des communes concernées : "Le traitement avec du charbon actif qui a été engagé par le délégataire de service public Suez a porté ses fruits. Nous ne sommes pas à l'abri d'une réitération du phénomène, dû en partie à la chaleur. C'est pourquoi nous sommes extrêmement vigilants sur les contrôles qui sont réalisés quotidiennement"

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La préfète de la Creuse a annoncé que des traitements au charbon actif étaient en cours pour dépolluer l'eau potable. ©Arnaud Richard-Ferraro, Louis Claveau - France Télévisions

Les habitants s'organisent

Trois litres d’eau par jour et par personne ont été distribués par les mairies, de quoi modifier un peu le menu pour Annie Nicole, qui élimine la cuisson à la vapeur : J’aime bien les pommes de terre à l'eau, mais comme on a l’habitude de les laver sous le robinet, je les fais à la poêle". 

Pour ne rien perdre et limiter la consommation, le fils d’Annie, Philippe, a sa technique : "je filtre l’eau pour enlever les débris et la garder pour relaver des légumes". 

Chez Pierre Monnier, un autre habitant, c’est la machine à café qu’il faut alimenter avec de l’eau en bouteille. Mais ces restrictions ne le dérangent pas vraiment : "je consomme essentiellement de l’eau pétillante. Je ne me sers de l'eau plate que pour cuisiner". 

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20 000 habitants sont concernés. ©Arnaud Richard-Ferraro, Louis Claveau - France Télévisions

Pour bouleverser le moins possible le quotidien des 20 000 Creusois concernés, 125 000 litres d’eau ont été distribués dès le premier jour de la crise, et de nouveaux semi-remorques venant de Dordogne ont poursuivi ce mercredi leurs rotations vers les cinq centres logistiques de l’Est du département, comme l'indique Fabien Mestat, responsable d'exploitation Suez Creuse-Corrèze : "toute l'entreprise est mobilisée pour cette distribution. Les commandes sont passées directement par la Région sur nos centres d’astreintes. C'est ce qui a permis aux premiers camions d'arriver sur les points de livraisons quelques heures après la prise de l'arrêté préfectoral".  

Pour les professionnels (restaurants, boulangeries, charcuteries, etc), des citernes d'eau d'une capacité de 25 à 30 mètres cubes ont été installées à Evaux les Bains, Aubusson et Auzances.

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