Sur le territoire de Saint-Junien (Haute-Vienne), il est de plus en plus difficile de recruter des aides à domicile. Pourtant essentiel pour beaucoup de personnes âgées, ce métier d'aidant ne suscite plus de vocation.
"Ça va ? Vous avez-bien dormi ?" Comme tous les matins, Nelly Texier, aide à domicile, se rend chez des personnes âgées dès leur réveil. Ce vendredi 21 juillet, elle prépare le déjeuner de Georgette, 99 ans, atteinte de la maladie d'Alzheimer.
Une aide au quotidien indispensable
Pour beaucoup de personnes âgées, diminuées et sans proche pour s'occuper d'elles au quotidien, les aides à domiciles sont indispensables.
Du réveil jusqu'au coucher, Nelly Texier s'assure du confort des personnes âgées : "On fait les levés le matin, on fait les toilettes, on fait les repas, l'entretien du logement, les courses. Enfin tout ce que les personnes ne peuvent plus faire."
On fait tout ce que les personnes ne peuvent plus faire.
Nelly Texier, aide à domicile.à France 3 Limousin
Un métier de vocation qui n'attire pas...
Mais l'été venu, les difficultés de recrutement se font de plus en plus sentir, avec les congés payés qui alourdissement les plannings. Nelly Texier l'avoue, il arrive souvent que sa responsable l'appelle pour remplacer une de ses collègues sur une ou plusieurs interventions.
La responsable du secteur UNA Ouest 87, Lan Le Bihan l'assume, le métier d'aide à domicile est un métier de vocation : "La difficulté c'est déjà de trouver des personnes qui sont motivées pour faire ce métier là, qui est un métier de vocation à mon avis."
... surtout en milieu rural
Dans l'association UNA Ouest 87 qui intervient sur le territoire de Saint-Junien et l'ouest de la Haute-Vienne, une quinzaine de postes d'aides à domicile restent à pourvoir.
Selon Lan Le Bihan, responsable du secteur, les difficultés sont encore plus fortes en milieu rural : "Ici il faut en plus trouver des personnes qui sont véhiculées et qui ont le permis."
Côté employeur, les entreprises sont donc obligées de s'adapter aux profils des candidats, comme l'explique Nathalie Befve-Tarouilly, responsable de service dans cette association : "C'est un métier majoritairement féminin, avec des jeunes mères qui aimeraient avoir des horaires moins contraignants, donc on adapte beaucoup nos plannings en fonction de cela."
Près de 87% des projets d'embauche du secteur sont jugés difficiles par les employeurs.
Sondage mené par Pôle emploi.
Selon un récent sondage mené par Pôle emploi pour la région Nouvelle-Aquitaine, près de 87% des projets d'embauche du secteur sont jugés difficiles par les employeurs. Cela veut dire que près de 90% des personnes qui candidatent ne répondent pas parfaitement aux demandes des employeurs.
Et les salaires ne risquent pas d'attirer des vocations non plus, ils vont du SMIC pour un débutant, à 2 000 euros net pour les personnes en fin de carrière.