Jeudi 25 mai, des syndicats de la SNCF, des usagers et des élus ont manifesté leur mécontentement à Chabanais, en Charente limousine, sur la non-réouverture de la ligne TER Limoges-Angoulême. Ils réclament le retour de la ligne à l’heure de la transition écologique.
Reprise du trafic dans deux ans, dix ans ou jamais… La ligne SNCF Limoges-Angoulême est fermée depuis 2018. La région Nouvelle-Aquitaine et l'État ne donnent aucune perspective, à ce jour.
Des organisations syndicales de la SNCF ont manifesté, ce jeudi 25 mai, avec des élus et des usagers, à Saillat-sur-Vienne. Ils réclament la réouverture de la ligne TER Angoulême - Limoges et exprimer leur sentiment d'abandon.
Un bus reliant les deux villes
La nature reprend ses droits sur la ligne de train reliant Limoges à Angoulême. Les usagers sont résignés à ne pas voir la lueur d'un wagon. "Mais c'est bien dommage parce que pour aller à Angoulême, c'est compliqué", explique un passant. Une usagère raconte que les bus sont confortables, certes, "mais l'avantage du train, c'est qu'il y a des toilettes". *
Pour un trajet en bus entre Limoges et Angoulême, il faut compter près de 2 heures 30 de voyage. Par jour, il y a cinq allers-retours pour rejoindre Angoulême où cinq arrêts sont desservis.
Mais il n’y a plus de liaison au départ de Saint-Junien ou encore de Saillat. La ligne est interrompue avant des travaux de rénovation, chiffrés entre 150 et 200 millions d’euros. C’est à l’État de les financer et de les engager, la région accepte d’en prendre à sa charge 60 %.
"Qui paye ?"
Pour la région, l'existence de cette ligne est essentielle, mais elle accuse l'État de ne vouloir mettre la main au porte-monnaie. "L'attitude de l'État est paradoxale parce qu'il annonce 100 milliards d'euros dans la rénovation des lignes. Mais on ne voit toujours rien", déplore Thibault Bergeron, conseiller régional au PS.
Avant de déclencher ces travaux tant attendus, une étude de faisabilité doit être rendue d’ici à la fin de l’année. Pour les syndicats, il est hors de question d’abandonner.
"La région a la volonté de ne pas fermer cette ligne-là, car c'est une ligne stratégique qui va vers l'océan. C'est encore un problème de financement. Qui paye ?", s'interroge Benoit Lematelot, membre de la CGT Cheminots 87.
Élus locaux, usagers et représentant de la CGT se sont à nouveau mobilisés en gare de Chabanais, situé à mi-chemin entre Limoges et Angoulême. Renoncer à cette ligne serait une aberration à l’heure de la transition écologique.