Ce lundi 3 avril, les syndicats CGT de cheminots sont venus exprimer leur colère et leur inquiétude devant la grille du site du conseil régional de Limoges. Ils demandent des comptes à la région sur ses choix en matière de transport ferroviaire, notamment sur l’ouverture progressive à la concurrence des TER.
Privatisation, fermeture de lignes ou encore de gares... Ce lundi 3 avril 2023, les syndicats de cheminots du Limousin, de l’Indre et du nord du Lot se sont rassemblés devant le site du conseil régional de Limoges pour avoir des réponses à leurs interrogations, notamment sur la future privatisation des lignes TER de la région.
"Je pense que ces interrogations sont légitimes"
Près d'une cinquantaine de cheminots ont manifesté devant l'institution limougeaude. Nombreux se questionnent sur les choix ferroviaires de la SNCF, appliqués dans la région. Trois points émergent dans ces interrogations, notamment sur la privatisation du TER Nouvelle-Aquitaine. "L’ouverture à la concurrence inscrit le principe d’appel d’offres dans la convention TER. Elle ouvre donc les bras aux entreprises privées qui viennent se positionner sur le marché public", déplore Loïc Coudert, secrétaire général régional de La CGT des cheminots de Limoges.
Les cheminots profitent de ce mouvement pour interpeller le vice-président de la région Nouvelle-Aquitaine et en charge de la mobilité, Renaud Lagrave, en déplacement ce début de semaine dans le Limousin. L'élu est venu à leur rencontre, face aux grilles du site du conseil régional de Limoges. "Les interrogations sont légitimes par rapport au réseau ferroviaire. Sur cette ouverture, c'est la loi et on va la respecter. On travaille avec la SNCF pour signer une nouvelle convention, présentée à la région au mois de juin", explique-t-il. "J'ai entendu "baisse du service, fermeture"... Aujourd'hui, dans la convention telle qu'on est en train de la discuter, je vous le dis, on a refusé des fermetures de guichets qui nous étaient proposées." Selon les syndicats, rencontrés par notre équipe de reportage, des gares entre Limoges et Angoulême devraient pourtant disparaître et le tronçon entre Saint-Yrieix et Objat devrait définitivement fermer. Concernant ce dernier tronçon, la SNCF, de son côté, parle de fermeture provisoire. En attendant les travaux, un service "ConnecTER" via l’application du même nom a été mis en place. Les usagers peuvent ainsi réserver un taxi-bus qui remplace le train sur ce tronçon ferroviaire qui attend d’être rénové depuis 2018.
L'ouverture à la concurrence est variable selon les régions : Le président de Région Alain Rousset n’exclut pas l’apparition des premiers TER privés en Nouvelle-Aquitaine à partir de 2027. Une date encore hypothétique.