Selon une étude de l'association des maires ruraux de France, plus de 6 millions de Français, soit 10% de la population, vivent à plus de 30 minutes d'un service d'urgences. Etat des lieux en Limousin autour d'une question qui est loin d'être simple.
Selon une étude de l'association des maires ruraux de France (AMRF) en partenariat avec nos confrères de France Bleu, plus de 6 millions de Français, soit 10% de la population, vivent à plus de 30 minutes d'un service d'urgences. Le texte indique notamment que "la distance calculée en temps d’accès de 30 minutes est communément admise comme un seuil critique (notamment face à un infarctus du myocarde). Elle permet de mesurer à la fois le temps d’accès à un service d’accueil des urgences et par ricochet le temps d’intervention d’un service mobile d’intervention."
En octobre 2012, dans son discours sur les défis et priorités de la politique de la santé et de la protection sociale (dont la vidéo est disponible ici), le Président François Hollande s'était engagé sur cette question.
En même temps, je prends l'engagement, celui que j'avais déjà énoncé avant l'élection présidentielle et que je rappelle ici comme chef de l'Etat : aucun Français ne doit se trouver à plus de 30 minutes de soins d'urgence.
Neuf ans après, la promesse est-elle tenue ? Oui et non, serait-on tenté de répondre. Non, car de nombreuses zones de vie sont effectivement situées à plus de 30 minutes d’un service d’urgences, notamment en Limousin, comme vous pouvez le voir sur cette carte issue d’un rapport de l’observatoire régional des urgences :
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Les trois départements du Limousin compte 10 services d’urgences :
- En Haute-Vienne : à Saint-Yrieix-la-Perche, à Saint-Junien et à Limoges avec le CHU (dont l'HME) et la Polyclinique
- En Corrèze : à Brive, à Tulle et à Ussel
- En Creuse : à Guéret et à Aubusson
Mais la question de la distance n'est pas la seule que l'on doive se poser, c’est là que François Hollande a été honnête puisqu’il s’était engagé à ce qu’aucun Français ne soit à plus de 30 minutes de soins d’urgences et non pas de service, les mots ont donc leur importance. C’est sa ministre de la Santé Marisol Touraine qui a d’ailleurs mis en place les médecins généralistes "correspondants du SAMU". C’est le cas du corrézien Timothée Grenaille qui exerce à Bugeat sur le plateau de Millevaches. Ce statut lui permet d'avoir du matériel spécifique et surtout une formation régulière avec les pompiers, ce qui lui permet de faire face à beaucoup d’urgences.
Si vous ne voulez pas mourir, n’habitez pas à la campagne. On ne peut pas mettre des services d’urgence à un quart d’heure de chez tout le monde
Enfin, l'accès aux urgences peut aussi se faire grâce à l’hélicoptère du SAMU de Limoges, c’est le seul service de ce type du Limousin. Dominique Cailloce, chef de service du Samu 87 explique qu’il permet d’être à 15 minutes de vol de casiment toute la Haute-Vienne, mais pas en toute circonstance : en effet, s’il faut voler de nuit, il faut pouvoir atterrir sur des zones définies préalablement, essentiellement des stades éclairés, ce qui peut poser problème. Une situation qui s'explique par un changement de prestataire survenu fin 2017 et qui nécessite des conditions de vol sont beaucoup plus restrictives. L'hélicoptère du SAMU enregistre environ 600 sorties par an.
