« Pour ma planète » donne la parole à ceux qui agissent pour l'environnement en Limousin. Alors que la récolte 2019 bat son plein, découvrons une des plus grandes exploitations de pommes bio de France. Entre Haute-Vienne, Dordogne et Creuse, la famille Teulet exploite 350 hectares de vergers.
Il y a encore 10 ans, Sandrine Ferrier et son époux Cyril, arboriculteurs à La Roche l'Abeille en Haute-Vienne, produisaient des pommes en conventionnel.Pourquoi être passé au bio ?
"On en avait ras-le-bol ! Un jour, un monsieur est venu un dimanche en nous insultant : vos traitements ! vos traitements ! J'ai dit à mon mari, il faut qu'on arrête, on va devenir fous !" Sandrine Ferrier et son mari décident alors de passer au bio. Progressivement, la conversion totale des 350 hectares de vergers se fait en bannissant les produits phytosanitaires.Comment lutter contre la tavelure en bio ?
Quand il pleut beaucoup, la tavelure se développe et une fois installée, on ne peut plus rien faire pour la stopper. Sandrine Ferrier
Les exploitations bio ont le droit d'utiliser en traitement préventif du soufre et du cuivre dans une certaine mesure pour lutter contre ce champignon. La famille Teulet pulvérise également ses pommiers de kaolin (de l'argile), pour renforcer la protection des fruits.
L'autre ennemi de la pomme : le carpocapse
Notre moyen de lutte, c'est un diffuseur placé sur les arbres et contenant des phéromones. Ces dernières sont libérées toutes l'année et permettent d'éviter que le papillon mâle trouve la femelle. Cela fonctionne très bien. Emmanuel Chapeau chef de culture sur l'exploitation Teulet
Des auxiliaires naturels ?
Avantages et inconvénients du bio ?
Retravailler avec la nature et éliminer l'apport de produits chimiques, redonner aux consommateurs un produit sain, naturel. Pour les inconvénients, il y a plus de travail dans les vergers, notamment au printemps où il faut du personnel, des tracteurs, des machines pour désherber. Emmanuel Chapeau chef de culture sur l'exploitation Teulet
Une fois que l'on est passé en bio, on se dit que la chimie c'est fini, on ne revient pas en arrière. On respire mieux, on serait complètement fous de faire marche arrière. Sandrine Ferrier, pomicultrice à La Roche l'Abeille (87)