Un an après l’ouverture de sa « maison de retraite » pour poules à Coussac-Bonneval, la start-up Poulehouse accueille de nouveaux pensionnaires : des poussins issus d'une methode de "sexage in ovo" qui permet d'éviter l'abattage des poussins mâles.
Ouverte début avril 2018 à Coussac-Bonneval, la ferme « Poulehouse » accueille des poules pondeuses (âgées de plus de 18 mois) qui étaient destinées à l’abattage, par manque de rendement. La vente de leurs œufs permet ainsi de financer leur retraite, en plein air, dans les prés limousins.
Aujourd’hui, la start-up va plus loin.
Elle vient d'accueillir de nouveaux pensionnaires : des poussins dont on a déterminé le sexe avant l'éclosion.
Dans l'industrie des œufs, les poussins mâles sont éliminés à la naissance en étant broyés ou gazés, les producteurs privilégiant les poussins femelles qui deviendront des pondeuses. Une méthode barbare contestée par les défenseurs de la cause animale et par les associés de Poulehouse. La France étant le premier producteur d'oeufs en Europe, ce sont chaque année 50 millions de poussins mâles qui sont ainsi tués à leur naissance.
"Poulehouse" s’est associée à l’entreprise allemande Seleggt. Cette dernière commercialise en Allemagne depuis 2018 une technique de sexage in ovo, qui permet de déterminer le sexe du poussin directement dans l’œuf et ainsi d'éviter l'éclosion des poussins mâles. Il s'agit de percer un trou dans la membrane de la coquille, d'en extraire du liquide embryonnaire et de déterminer le sexe de l'oeuf en fonction des hormones analysées. L'hormone femelle est en effet présente dès le 4e jour. L'œuf mâle n'est pas couvé, l'œuf femelle poursuit sa croissance.
La ferme Limousine souhaite donc que ses éleveurs partenaires ne se fournissent qu'en poussins femelles issus de cette sélections in ovo, sans pratique de l'abattage des poussins mâles.
"Poulehouse" s'intéresse à cette méthode allemande depuis 2017.
En France, l'élimination des poussins mâle est légale mais en 2018, le ministre de l'Agriculture (de l'époque), Stéphane Travers, avait annoncé que l'État avait mobilisé 4,3 millions d'euros pour qu'une entreprise française, Tronico, mette au point un dispositif de sexage. Annoncé comme moins invasif que celui de Seleggt, il pourrait voir le jour d'ici à 2024.