Un projectile a explosé tout près de la terre : une information révélée par la Nasa trois mois plus tard et pour cause… elle n’a rien vu. L’espace météorite de Rochechouart en Limousin nous explique comment c’est possible.
"Ce n’est pas évident d’observer des phénomènes lumineux", l’Espace Météorite à Rochechouart
Lundi 18 mars, la NASA rapporte l’explosion d’un objet à 25,6 km de la surface de la terre au-dessus de la mer de Béring en Russie. Un objet de plusieurs mètres de large, l’énergie dégagée équivaut à 10 fois la bombe atomique d’Hiroshima. Cet événement a eu lieu trois mois plus tôt en décembre 2018. Jusque-là, il était passé inaperçu. La NASA explique : "Pour notre défense, il y a beaucoup d'eau sur cette planète"
Comment est-ce possible ?
"Il y a plein de phénomènes lumineux qui passent inaperçu. La totalité de la surface de la terre n’est pas surveillée" explique l’Espace Météorite de Rochechouart.
L’observatoire limousin est lui aussi chargé de surveiller le ciel. "Aujourd’hui, les réseaux de caméras et de satellites quadrillent de mieux en mieux la planète : la quasi-totalité de l’espace terrestre est observée."
L’angle mort du ciel se trouve donc au-dessus des mers et des océans.
L’autre difficulté concerne la durée de traitement des informations collectées par les différents moyens d’observation.
"On peut repérer les phénomènes lumineux avec des caméras, radars ou des satellites. Avec ces derniers, on repère des flux d’ondes, mais pas d’images" explique la station limousine.
C’est le cas de cet objet repéré par un satellite militaire de l’US Air Force.
Tweet : Quelques vues en couleurs de la météorite survolant le Pacifique nord en décembre 2018, prises par un satellite japonais. Le bolide apparait en orange sur le fond bleu et blanc.Some colour views of the #meteor that flew over the North Pacific in December 2018, taken by Japan's #Himawari satellite.
— Simon Proud (@simon_sat) 18 mars 2019
The meteor is really clear here - bright orange fireball against the blue + white background!
Background: https://t.co/r403SQxicZ pic.twitter.com/ctNN8zxsXb
"D’abord, on enregistre des vibrations dans l’atmosphère. Ensuite il faut trouver d’où elles viennent". Le traitement des données peut prendre du temps, parfois plusieurs mois.
L’Espace Météorite de Rochechouart participe à l’opération FRIPON (Fireball Recovery and InterPlanetary Observation Network), il s’agit d’un réseau de caméras et dispositifs de détection de phénomènes lumineux placés sur le territoire français et à l’international. Une de ces caméras est placée à Rochechouart pour observer la chute de météorites.
"La gosse difficulté dans notre hémisphère, c’est de localiser l’arrivée au sol. Quand la météorite est vue par au moins trois caméras, on peut calculer sa trajectoire."
Chaque année, environ une dizaine de météorites tombent en France et sont susceptibles d’être retrouvées. La plupart du temps, l’objet est désintégré au cours de son passage dans l’atmosphère. "Dans ce cas, on parle de projectiles ou de fragments d’astéroïdes ou de comètes" précise l’Espace Météorite.
Participez-aussi à la chasse aux météorites
"On invite les citoyens à participer à la surveillance du ciel". En collaboration avec le réseau FRIPON, le projet Vigie-ciel est développé par le Muséum National d’histoire naturelle. Il sollicite la participation des témoins de phénomènes lumineux à travers un site web participatif.