La 41e édition du Salon de la caricature et du dessin de presse marque le retour des dessinateurs étrangers à Saint-Just-le-Martel (Haute-Vienne). Après deux années d'absence, ils sont une quarantaine à montrer leurs créations.
Pendant deux ans, ils ont été les grands absents du Salon de la caricature et du dessin de presse de Saint-Just-le-Martel (Haute-Vienne). Mais les dessinateurs étrangers sont bien de retour cette année pour la 41e édition de la manifestation culturelle. Celle-ci a débuté ce vsamedi 24 septembre 2022, et se poursuit jusqu'au 2 octobre prochain.
Une quarantaine de dessinateurs étrangers
Les allées du Salon comptent une quarantaine de dessinateurs étrangers, pour un total de 140 dessinateurs invités. Les Européens sont de la partie, comme Clear, invité pour la première fois en 2005. Ce dessinateur roumain est un des habitués du Salon et ne manque pas d'anecdotes. "Une année, une heure avant la fin du salon, on nous a lancés un défi : dessiner le plus de visages possibles", se rappelle-t-il. "J'en ai dessiné 137 en une heure, ça devrait être dans le Guinness Book, mais ça n'a pas été homologué même si je ne comprends pas vraiment pourquoi."
Béret vissé sur la tête, Clear fait défiler les dessins qu'il a produits ces dernières années. "Je travaille surtout pour des magazines professionnels, en lien avec l'agriculture, ou pour des illustrations pour enfants", déplore-t-il. "Avant, je travaillais pour un quotidien, mais je ne fais pas beaucoup de dessins politiques, c’est compliqué aujourd’hui en Europe de l’Est."
Mais à Saint-Just-le-Martel, le Roumain trouve le courage de s'attaquer à des thèmes compliqués dans son pays, et d'autant plus dans le contexte de la guerre en Ukraine. "J’aime l’esprit du salon, je trouve le courage et l'inspiration. Je dessine Poutine, alors que dans mon pays, j’ai peur de faire ce genre de choses."
Je trouve le courage et l'inspiration ici.
Clear, dessinateur roumain
Bonfim vient du Brésil. Avec le collectif Brasil cartoons, composé de dessinateurs brésiliens et internationaux, il a organisé une exposition intitulée "Ras-le-Bolsonaro II !", consacrée à l'actuel président. Plusieurs dessinateurs ont récemment fait les frais de sa politique et du manque de liberté d'expression. Ils ont été licenciés des médias pour lesquels ils travaillaient.
Compliqué de caricaturer encore davantage un chef de l'Etat souvent comparé à l'ancien président américain Donald Trump : "C'est difficile pour nous dessinateurs de le rendre plus caricatural qu'il ne l'est déjà. Et en même temps, il nous abreuve de sujets à commenter et critiquer : la destruction de l'Amazonie, les 680 000 morts du Covid, le machisme et le racisme."
Davor, lui, n'était pas revenu à Saint-Just-le-Martel depuis dix ans. Le dessinateur croate explique que le Salon est "un des rares, et peut-être le seul, à inviter autant de dessinateurs qui font de la caricature. On n'en croise que très peu dans les autres festivals. Lors de ma dernière venue, j'ai rencontré des dessinateurs connus mondialement et j'ai pu signer des contrats avec eux."
Une programmation riche et inédite
Vendredi 30 septembre 2022, une journée d'études sera consacrée à l'image satirique. Plusieurs chercheurs interviendront sur ce thème : "Haro sur la caricature ! L'image satirique au crible de ses adversaires".
Le week-end prochain, une délégation de dessinateurs américains est attendue à Saint-Just-le-Martel. Ils ont participé à une exposition intitulée "La politique américaine à travers les ânes et les éléphants". Il s'agit en fait d'une caricature des animaux symboles des deux grands partis politiques américains, le parti démocrate et le parti républicain.
