La sécheresse de 2018 a été catastrophique pour les agriculteurs du Limousin. 2019 ne s'annonce pas mieux. Si certains agriculteurs ont bénéficié d'aides, d'autres n'ont rien reçu.
Le 20 mars 2019 les membres de la coordination rurale ont manifesté devant la direction départementale du territoire et les bureaux du conseil régional à Limoges. Objectif : alerter le public et dénoncer l'injustice qui, selon eux, a touché certains agriculteurs lors de la distribution des aides à la sécheresse.
Johan Soirat est éleveur de vaches limousines à La Roche-l'Abeille (87). Ses cultures de maïs et de blé ont souffert du manque de pluie. Pourtant il ne touchera aucune indemnité.
Sur les 2 500 dossiers déposés 500 ont été refusés. Aucune explication n'a été donnée par les services de l'Etat. Pourtant les déclarations de sécheresse sont tres encadrées. Pour chaque exploitation tout est répertorié, déclaré, connu. Rien ne doit échapper à la surveillance.Par rapport au montant débloqué par l'Etat, je pense que tous les agriculteurs de la Haute-Vienne auraient pu y avoir droit. Il y a trop d'innégalités et on ne comprend pas pourquoi. On ne comprend pas non plus pourquoi ils ne nous informent pas sur le fait que l'on soit éligibles ou non.
Les pertes engendrées par la sécheresse avaient été estimées à 30 millions d'euros rien que pour la Haute-Vienne. 28% de ce montant ont été pris en charge par l'état mais seulement 6 millions ont été redistribués. Les 2 millions restant ont réintégré les caisses de l'Etat. Un non sens selon Johan qui pense faire déjà beaucoup d'efforts.
Près de 50% de production de maïs, d'orge et de blé en moins en 2018. A l'avenir les épisodes sans pluie vont se multiplier. Reste à savoir comment s'en préserver. L'éleveur limousin va devoir très vite s'adapter aux changements climatiques.En 2018 le prix de la paille est monté en flêche, pareil pour le fourrage, le maïs n'a pas été sensationnel, donc il a fallu en acheter également, tout ça mis boût à boût cela fait beaucoup de manque.