Avec les températures négatives, le plan grand froid a été déclenché la semaine dernière, le 115 assure répondre à toutes les demandes d'hébergement, mais dans la rue, c'est un autre discours.
Pour lui, pas de solutions d'hébergement. Avec ses chiens, Robin*, sans-abri, s'est rabattu sur l'option squat, ne pouvant avoir accès à l'hébergement d'urgence du 115. "C'est un truc abandonné, j'ai de la chance d'avoir l'électricité et le chauffage, mais je pense que ça ne va pas durer".
Après des heures passées dans le froid, les personnes sans-abris peuvent se réfugier à la Bonne Assiette pour une pause déjeuner. L'association propose un repas chaud pour seulement 1€50. Avant de trouver un centre d'hébergement, elles sont souvent confrontées à la saturation du service.
"Bah, il y a pas de place quoi ! s'exclame Roland, qui vit à la rue avec sa famille depuis plusieurs mois. Du coup, on squatte des appartements, des banques. J'ai une fille de 14 qui est scolarisée donc là ça commence à poser problème".
Plan grand froid
Depuis une semaine, le plan grand froid a été déclenché pour éviter que des personnes ne dorment dans la rue. Les maraudes ont été renforcées, mais les deux seules lignes d'appels au 115 sont souvent surchargées.
"En période hivernale, le 115 est souvent très sollicité, explique Claire Robert-Haury, directrice de l'ARSL, qui nie un manque de place au sien du service. Toutes les situations sont évaluées et les personnes orientées en fonction".
Ces appels au 115 ont fait un bond de 30% en 2022. Souvent des femmes seules ou avec des enfants, mais aussi des familles expulsées de leur logement impayé.
"On voit arriver des gens nouveaux, mais on n'est pas non plus dans une explosion, précise Jean-Paul Sichaud, vice-président de la Bonne Assiette. On est sur une augmentation d'environ 20-30% de fréquentation".
À l'heure actuelle, 311 personnes bénéficient d'un hébergement d'urgence en Haute-Vienne, pour une capacité totale de 380 places.
*le nom a été modifié
Récit : Jules Boudier avec Laurence Ragon.