Avec le retour du printemps, les carnavals se multiplient. Sur le lac de Saint-Pardoux, en Haute-Vienne, 1 200 personnes ont participé pour la première fois à un joyeux défilé ce samedi 29 avril. Une manière d'honorer les divinités du plan d’eau en faisant revivre les rites traditionnels du Limousin.
La nuit est tombée ce samedi 29 avril et la vache sacrée est sacrifiée sur la plage, au bord du lac de Saint-Pardoux. Un sacrilège ? Non, un don aux divinités du lac.
Premier carnaval
Pendant plusieurs mois, les participants, dont 350 élèves de Haute-Vienne, ont préparé costumes et évènement, chapeautés par l’association Limousinart et le collectif La Cervelle.
Dans l'après-midi de ce samedi ensoleillé, aux sons des tambours et des chants africains, une nuée d’enfants et d’adultes a suivi la vache, égérie de ce carnaval bigarré. Étrange cortège carnavalesque mené par un grand prêtre du lac.
Je tire la vache, je pousse la vache avec tous mes prêtres !
Grand prêtre du lac de Saint-Pardoux
Sur la passerelle, le cortège s'est transformé en une marée humaine. Endiablée et joyeuse. Entre terre et mer.
Dans ce charivari étonnant, chacun avance masqué. Ravi de jouer un rôle à sa mesure. Puis, une fois de l’autre côté, sur la plage, soudain, tout s’apaise. Des offrandes sont glissées sur l’eau. Les chants deviennent murmures. Une manière singulière de rendre hommage aux esprits du lac, aux mystères de la nature.
"Vous avez vu le diable Cifer, la mandragore, les fadettes, la mère Glouglou, détaille Christine Chazeaubenit, présidente de l'association Limousinart. C'était des personnages de contes et légendes du coin que tout le monde connaissait à l'époque de nos grands-parents, voire arrières grands-parents. On essaie de faire revivre ces divinités païennes oubliées."
Les divinités s’en souviendront, c’est sûr. Elles le disent sur le lac avec leur souffle. Présences invisibles au cœur jamais détruit.