Après trois années difficiles, la société de Limoges qui emploie 70 personnes et vend des chaussures dans 16 points de vente en France, fait l’objet d’une procédure de sauvegarde. Une mesure qui va permettre de rembourser la dette générée par les PGE et garantir l’avenir du groupe, selon son PDG.
Il se dit "soulagé" : Michel Fournier, patron de l’ancienne maison Fournier, aujourd’hui rebaptisée "Société de distribution centrale", voit plus sereinement l’avenir et se dit prêt à faire face pour les dix prochaines années.
Pour ce responsable, 5e génération de vendeurs de chaussures, le constat est le même qu’ailleurs : si les ventes sont reparties ces derniers mois, la croissance n’est malheureusement pas revenue à ce que l’on connaissait en 2019.
Et le chiffre d’affaires, en hausse de 15 % l’an dernier, ne suffira pas pour faire face à la hausse des factures énergétiques, mais également à la dette générée par les fameux PGE, prêts garantis par l’État.
Un plan d'action pour assurer l'avenir
Le PDG réalise alors, dans son plan de trésorerie sur 4 ans, qu’il faut agir rapidement : il fait appel au tribunal de commerce qui prononce, le 5 avril dernier, une procédure de sauvegarde. La démarche va permettre, notamment, d’étaler la dette sur dix ans. Cette mise sous surveillance et ce soutien vont, selon l'homme d'affaires, assurer la pérennité de l’entreprise malgré la croissance au ralenti.
Pour Michel Fournier, de nombreuses entreprises tardent à prendre de telles mesures et se retrouvent alors dans l’incapacité de poursuivre leur activité. Face à une économie instable et à des comportements de consommation en pleine évolution, le directeur souhaite se donner du temps pour faire les bons choix stratégiques sur la décennie à venir.
Les salariés ont été informés de la procédure et l’activité se poursuit pour cette enseigne bien connue des Limougeauds qui est apparue pour la première fois rue Cruche d’Or en 1880. L’entreprise était alors dirigée par son ancêtre Émile. Une entreprise qui proposait également de la papeterie et des guêtres. L’activité se concentrera ensuite sur la chaussure vers 1950. En 2023, elle fait travailler 70 personnes.
LES PGE en Limousin
Pour faire face à la crise sanitaire, 6 000 entreprises du Limousin ont souscrit un PGE (Prêt Garanti par l'État). Depuis le 30 juin 2022, ce dispositif d'aide exceptionnelle a pris fin et les entreprises ont six ans maximum pour rembourser les sommes empruntées qui s'élèvent à 900 millions d'euros.