La taille des haies, sur les bords de route, est dénoncée par des associations environnementales. Elles demandent une évolution dans les pratiques afin de préserver le paysage bocager du Limousin.
L'entretien de nos bords de route mobilise de gros moyens techniques, notamment les épareuses auxquelles rien ne résiste. C'est ainsi que disparaissent du paysage les haies champêtres, aux essences variées associées :"comme vous le voyez, cette haie est coupée à 80 cm, ce qui empêche la végétation de s'exprimer. Du coup, on perd un peu l'identité du paysage limousin avec son bocage. Et puis à l'automne, avec les différences d'essences que l'on peut avoir, on voit des couleurs qui font du bien au moral", commente Daniel Jarrige de l'association Saint-Junien Environnement.
Ainsi, la politique menée dans les communes, dans les départements, mais aussi les pratiques des agriculteurs, ont des conséquences. Du coup, c'est tout notre paysage qui change.
"Là, vous avez un exemple de ce qui a été fait. On a abattu des arbres qui étaient apparemment sains. Il ne reste plus grand-chose de la haie. Donc son rôle de refuge écologique, d'empêcher l'érosion des sols et tout, on n'a plus rien quoi !", insiste Daniel Jarrige.
"Avec le vivant et pas contre le vivant"
Eric Gayout - Responsable de la licence du paysage au lycée des Vaseix
C'est ainsi que disparaît silencieusement, sous nos yeux, la richesse de la biodiversité, selon certains représentants d'association :"on est trop hors sol ! On est dans une génération du bâti, du minéral et ce n'est pas ça qui va nous rendre heureux et qui va pouvoir sauver notre société. Donc là, il faut raisonner différemment avec le vivant et pas contre le vivant", souligne Eric Gayout le responsable de la licence du paysage au lycée des Vaseix, près de Limoges.
Les pratiques peuvent-elles évoluer ?
Certes, sur les carrefours, la sécurité justifie un entretien poussé, effectué par les épareuses qui endommagent la végétation."Elles n'ont pas vocation à tailler comme le geste du jardinier ou du pépiniériste. Elles ont effectivement une technique de broyage qui éclate les fibres. Des évolutions vont être apportées avec des machines qui fonctionneront comme des grands ciseaux, ce que l'on appelle des lamiers", confie Jean-Marc Desforges le directeur des services techniques de Panazol.
Rappelons que depuis 2015, la taille de haie est interdite entre le 1ᵉʳ avril et le 31 juillet. En revanche, aucune norme n'existe concernant la hauteur à respecter.