Ce sont nos confrères de Médiapart qui le révèlent, le parquet de Paris a décidé de renvoyer en justice les trois pilotes qui avaient bombardé le camp militaire de Bouaké en Côte-d'Ivoire en 2004. Neuf soldats avaient été tués, cinq du RICM de Poitiers et un du régiment du train de La Braconne.
Le combat des familles des victimes du bombardement de Bouaké aura duré 14 ans, mais finalement, un procès aura bien lieu. C'est ce que révèle Médiapart. Les trois pilotes qui étaient accusés d'avoir bombardé le camp militaire avaient été arrêtés puis relâchés sur ordre de la ministre de la défense de l'époque, Michèle Alliot-Marie. Ils se sont alors évanouis dans la nature. L'un d'entre eux est peut-être mort, les deux autres pourraient être en Côte-d'Ivoire. Ils seront jugés par contumace.
Les auteurs et les commanditaires
Le bombardement avait fait 10 morts, un humanitaire américain et 9 soldats français dont 5 du RICM de Poitiers et un du régiment du train de La Braconne, en Charente. Leurs familles attendent depuis 14 ans que les coupables soient jugés. Ceux qui ont lâché les bombes sur le camp militaire français et ceux qui ont décidé de cette opération.
Trois anciens ministres sur la sellette
Pour ce qui concerne les ministres en charge à l'époque, il faudra aussi établir les responsabilités. C'est ce qu'explique l'une des avocates. Dominique de Villepin, le ministre de l'Intérieur; Michel Barnier, ministre des Affaires Étrangères et Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense ne pouvaient pas ignorer ce qui se passait en Côte-d'Ivoire à cette époque, selon elle, et ils devront en répondre devant la cour de justice de la République, seule compétente pour juger les ministres.
Parmi les victimes, figurait l'adjudant-chef Philippe Capdeville. Sa veuve, Elisabeth et sa fille, Alexia ont accepté de témoigner dans ce reportage de Léa Broquerie, Stéphane Bourin et Patrick Mauduit, vous entendrez également leur avocate, maître Patricia Coutand.