Bouaké : le rebondissement qui redonne espoir aux familles de victimes

Nouveau rebondissement dans l'attaque de Bouaké. Il y a 11 ans, le bombardement d'une base militaire en Côte d’Ivoire tuait 6 soldats du RICM de Poitiers et régiment du train de La Braconne en Charente. 

La juge d’instruction chargée de l’enquête depuis 2012, Sabine Kheris, redonne espoirs aux familles des victimes du bombardement du camp de Bouaké, le 6 novembre 2004 en Côte d'Ivoire. Bilan : un humanitaire américain et neufs soldats français tués, 5 venaient du RICM de Poitiers et 1 de la Braconne en Charente. 38 autres militaires ont été blessés.

Dans une ordonnance rendue le 2 février, dont des extraits ont été cités par Le Canard enchaîné et le site Médiapart, la magistrate demande le renvoi devant la Cour de justice de la République (CJR) de Dominique de Villepin (à l’époque ministre de l’Intérieur), de Michèle Alliot-Marie (Défense) et de Michel Barnier (Affaires étrangères).

Tous les trois sont soupçonnés d’entrave à la justice : ils auraient agi délibérément pour soustraire à la justice les mercenaires biélorusses soupçonnés d’être responsables du bombardement du camp de Bouaké. Ces hauts responsables politiques encourent jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.

Une chance de mettre de fin à "l'omerta"

"Cela fait des années que l'on pointe les responsabilités politiques dans le dossier, des années que l'on demande le renvoi des suspects devant la Cour de justice de la République (CJR)", rappelle Me Patricia Coutand qui défend une veuve d'un adjudant chef du RICM, Elisabeth Capdeville, et sa famille.

"Et enfin, j'y crois", clame l'avocate, "car la juge d'instruction a fait un travail d'enquête remarquable et sa décision paraît murement réfléchie"

"C'est très satisfaisant de voir que la justice peut être indépendante en France"
                   Me Patricia Coutand, avocate de victime



Les familles confrontées au secret-défense

Les parties civiles n'ont pas toujours été aussi optimistes. En étudiant les quelque 11 000 pages du dossier, les familles se sont fréquemment heurtées au secret défense quand il s'agissait d'établir les raisons qui ont pu mener à la disparition des auteurs du bombardement.

Onze ans après le drame, les proches de victimes sont toujours dans l'attente de réponses. Pour Elisabeth Capdeville et sa fille de 30 ans, Alexia, l'armée n'est pas libre de s'exprimer comme elle le voudrait.

Les allégations du Général Poncet, en charge de l'opération Licorne, qui a qualifié l'attaque du camp de Bouaké de "bavure manipulée", tend à confirmer leur sentiment. 

Retrouvez également le reportage de Marie Noëlle Missud, Stéphane Hamon et Thierry Cormerais :

 

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