Incontournable pour les amateurs, la pêche à la truite ouvre samedi matin 13 mars. Plusieurs milliers de pêcheurs vont converger vers les cours d'eau du Limousin. Mais les poissons qu'ils vont capturer seront très différents, selon les endroits. Truite d'élevage, ou truite sauvage…
Cette année, pas question de rater l’ouverture de la pêche à la truite pour Olivier pisciculteur installé à Bourganeuf. Il faut dire que l’an dernier, le confinement et les restrictions liées à la crise sanitaire ont fait fondre son chiffre d’affaire.
"Le gros coup, raconte Olivier Evrard, c’est l’ouverture de la pêche. On va avoir une grosse demande des sociétés pour certains parcours qui ne sont plus habilités pour de la reproduction naturelle et qui va permettre aux 15.000 pêcheurs par exemple de la Haute-vienne d’aller pratiquer pour l’ouverture de la pêche à la truite qui est plus un emblème qu’autre chose".
Au total, plus de 160 kg de truite arc-en-ciel sont déversées dans la Benaize au Nord de la Haute-vienne. Un geste que ces pêcheurs jugent incontournable faute de poissons sauvages.
"C’est des rivières qui sont assez polluées, qui sont ensablées par le piétinement des bovins, sans oublier tout ce qui est pesticides qui se déversent. Et puis on n’a plus de frayères sur cette rivière. Donc on est obligés si on veut vendre des cartes de pêche de mettre du poisson" confie Pierre Dubrac, président de la société de pêche de Saint-Sulpice-Les-Feuilles.
Du côté d’Eymoutiers, sur la Vienne, la société locale de pêche maintient une démarche différente.
"Au lieu de prôner le lâcher de poissons et de déverser des quantités de poissons qui sont parfois très importantes, on va plutôt travailler notre milieu en réhabilitant des frayères, premièrement, ou en créant des caches à poissons" renchérit Clément Mazouffre, président de l'Association pour la pêche et la protection du milieu aquatique La Pelaude.
La truite sauvage, une truite fario présente à Eymoutiers est absente du Nord du département.
"On a des sécheresses plus régulières sur le Nord de la Haute-vienne, malheureusement qui porte préjudice aux cours d’eau et donc aux populations piscicoles qui y habitent", regrette Stéphanie Charlat Responsable technique (Fédération de pêche de la Haute-Vienne).
Pour ne rien arranger les choses, à Eymoutiers, les truites peuvent être perturbées par la pollution. Dimanche dernier, un pêcheur a ramassé des bouts de ferrailles, un extincteur ou encore des bidons d’huiles, des déchets trouvés au fond de la vienne. La pêche promet malgré tout d’être belle ce week-end.
► Reportage de Sébastien Laporte et de Frédérique Bordes
Intervenants :
- Olivier Evrard, pisciculteur
- Pierre Dubrac, président de la société de pêche de Saint-Sulpice-Les-Feuilles
- Clément Mazouffre, président de l'Association pour la pêche et la protection du milieu aquatique La Pelaude
- Stéphanie Charlat Responsable technique (Fédération de pêche de la Haute-Vienne)