Les salariés dénoncent l'absence de propositions de reclassement pour les 433 postes supprimés.
Les salariés de Cofinoga sous le coup d'un plan social entamment une grève illimitée
Les cadres aux côtés des employés... 95% des salariés étaient en grève lundi à Mérignac et ont reconduit leur mouvement mardi. Selon l'intersyndicale, le mouvement a été suivi par 50% des 135 salariés du site de Jurançon (Pyrénées-Atlantiques). Une AG doit décider de la poursuite du mouvement mercredi.
Un millier de grévistes lundi et autant mardi... Du jamais vu sur le site de Mérignac, d'autant que les cadres supérieurs soutiennent les personnels. C'est donc ensemble qu'ils ont défilé mardi matin pour mettre la pression sur les actionnaires alors qu'un conseil d'administration se tient à Paris.
Partis du site vers 10h derrière une banderole "Cofinoga. Sauvons nos emplois", les salariés ont manifesté dans les rues de la zone d'activité où est implantée l'entreprise de crédit à la consommation.
Lundi matin, une délégation de l'intersyndicale avait rencontré le chef d'établissement et la direction des ressources humaines du site. Mais insatisfaits, les salariés avaient reconduit le mouvement. Mardi, une nouvelle AG doit décider de la suite de la grève mercredi.
Parallèlement, le député MoDem Jean Lassalle a annoncé lundi qu'il avait récemment déposé une demande de commission d'enquête à l'Assemblée nationale "sur les causes réelles des 433 suppressions d'emplois annoncées dans l'entreprise Cofinoga".
Un conseil d'administration se tient mardi à 16h à Paris, a indiqué Lionel Azougalhi, délégué CFDT (majoritaire). "Deux représentants syndicaux y seront présents pour faire part aux actionnaires de nos revendications", a-t-il ajouté. A Paris, devant le siège social, ils étaient plus d'une centaine à manifester à la mi-journée, scandant "BNP-Galeries Lafayette, on veut des postes et pas des clopinettes" ou "PSE LaSer où sont tes actionnaires". "Nous voulons des reclassements chez BNP et Galeries Lafayette en adéquation avec les compétences, ou alors un vrai plan de départs volontaires avec des primes de départ conséquentes, afin d'éviter les licenciements secs", a déclaré René Bertail, délégué CFTC à Paris.
Des revendications claires
Les revendications reposent sur un préalable : "aucun licenciement sec, l'ouverture de postes de reclassement en tenant compte du bassin de vie des salariés et la réindustrialisation du site de Mérignac", précise l'intersyndicale.
Fin février, le préfet d'Aquitaine, Patrick Stéfanini, avait annoncé que le "total des possibilités de reclassement représentait 230 à 250 postes, soit au sein de l'entreprise, soit au sein des sociétés actionnaires, soit dans deux autres entreprises" en Aquitaine.
"La réalité est toute autre", regrette l'intersyndicale. "223 postes ont été proposés dont 40 postes de cadres et 183 non-cadres", or "dans le plan de sauvegarde de l'emploi, 210 cadres sont concernés". De plus, les emplois de non-cadres proposés "ne correspondent en rien aux compétences" des salariés de Cofinoga".
Regrettant aussi l'absence de "garanties de reclassement réel", l'intersyndicale s'étonne que soient proposés des emplois "dans une filiale de Cofinoga, la Symag, en plein plan de sauvegarde de l'emploi".
Fin janvier, la direction de LaSer Cofinoga, détenu à parts égales par BNP-Paribas et Les Galeries Lafayette, avait annoncé la suppression de 433 emplois, justifiée par "une situation de crise économique sans précédent" et "des évolutions législatives" défavorables au crédit à la consommation.