Irradiés de Rangueil : sans doute pas de procès

Les juges d'instruction ont indiqué à plusieurs dizaines de victimes qu'un non lieu était probable

Jeudi 7 juillet 2011: plusieurs dizaines de victimes sont ressorties extrêment déçues et en colère d'une réunion d'information avec les juges d'instruction chargés du dossier ur les "irradiés de Rangueil".

Au total, 17 patients originaires du Limousin ont été soignés au centre de radiochirurgie cérébrale du CHU de Toulouse-Rangueil voilà maintenant plusieurs années. Plusieurs d'entre eux, traités entre avril 2006 et avril 2007 sont  décédés. L'établissement hospitalier et l'équipe médicale du Centre régional de radiochirurgie avaient confirmé en mai 2007 que 145 patients au total avaient été exposés à des doses excessives de rayonnement. Le Pôle Judiciaire de Santé de Paris devrait rendre sa décision finale pour la tenue ou non d'un procès au début de l'année 2012. C'est un coup dur pour les victimes, quatre ans après les faits, elles espèrent vivement un procès pour établir les responsabilités de cette erreur médicale.

Des machines mal étalonnées...

...des doses radioactives trop importantes

26 février 2008 : le rapport de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire est formel : l'hôpital Rangueil de Toulouse est coupable de négligence, même si le surdosage proprement dit n'est pas dû, au départ, à une erreur du personnel de radiothérapie. Il s'agirait plutôt d'un mauvais étalonnage des machines par leur fabricants, entraînant une sur-irradiation non programmée. Du côté du Ministère de la Santé on affirme que la négligence des constructeurs n'est pas seule responsable des décès et des pathologies subies par ceux qui s'en sont sortis : on aurait dû aussi à l'hôpital, multiplier les contrôles avant de mettre (trop rapidement ?) la machine en service. Quoi qu'il en soit, les résultats pour les patients sont les mêmes : ils ont reçu des doses de rayons radioactifs beaucoup trop importantes.

Irradiés de Rangueil: 5000 euros par patient

Le versement d'une provision a été confirmé par la Fnath

28 décembre 2007

Cette avance de 5000 euros constitue une première satisfaction pour l'une des deux associations qui est impliquée dans la défense des victimes. La Fnath a toujours privilégié une solution à l'amiable. La fédération précise qu'à la différence d'Epinal- autre affaire où les victimes ont déjà touché 10 000 euros- le versement de cette provision n'est subordonné à aucune condition de gravité et sera attribué à tous les patients qui en feront la demande. Son caractère spécifique, précise le communiqué, fait qu'elle restera définitivement acquise quelles que soient les séquelles. Les séquelles seront indemnisées, avec l'ensemble des préjudices, dans le cadre de la convention d'indemnisation. Les ministères de la Justice et de la Santé doivent désigner dans quelques jours une personnalité charger de présider la Commission d'Indemnisation.

La mobilisation des associations (rappel)

Deux associations se sont constituées pour défendre les intérêts des patients avec des objectifs différents

Mercredi 23 mai 2007:

Cette révélation d'une surexposition aux rayons X de 145 patients était faite dans les colonnes du quotidien "Aujourd'hui en France/Le Parisien". L'affaire intervenait après celle d'Epinal mais n'avait pas d'analogie, selon le Pr Tves Lazorthes, neurochirurgien. En fait le constructeur de l'accélérateur de radiothérapie ( Brainlab) avait décelé une anomalie le 17 avril, lors d'une vérification du matériel. Ainsi selon le professeur "la dose a pu être augmentée de 30,40, voire 50 %". Il ajoutait: " C'est une affaire d'étalonnage qui n'a rien à voir avec la machine".

Lundi 1 octobre 2007:

Deux associations de patients victimes d'une surdose de radiations entre avril 2006 et avril 2007 ont indiqué qu'elles allaient demander des indemnisations. L'une d'entre elles "SOS irradiés 31" envisage de porter plainte d'ici fin octobre. De son côté l'association des accidentés de la vie-Fnath préfère retenir la solution de l'indemnisation en prenant comme référence ses résultats dans l'affaire AZF.

L'avocate du CHU toulousain de Rangueil, Me Aimée Carat, précise que le CHU a averti les patients, "dés qu'il a été informé" et "leur a demandé de revenir en consultation". Une cellule de soutien psychologique avait été mise en place, souligne Me Carat. Les responsables du CHU ne seraient pas opposés à une indemnisation "sous réserve que toutes les parties soient d'accord".

Mercredi 24 octobre 2007:

L'association SOS Irradiés 31 confirme l'existence de deux nouveaux décès. Deux femmes, l'une de 54 ans à Limoges, l'autre d'une trentaine d'années près de Narbonne seraient décédées alors qu'elles avaient subi une intervention de chirurgie stéréo-taxique au Chu Rangueil (Toulouse) entre avril 2006 et avril 2007. L'association précise qu'elle ne dispose d'aucune information sur leur état de santé antérieur à l'exposition aux rayons. Cela porte à quatre le nombre de décès connus par l'association.

Le témoignage de M. Rémi Baudot

24 octobre 2007:
Quatre des patients traités entre avril 2006 et avril 2007 sont aujourd'hui morts, dont deux dans la région. En juin dernier, un corrézien irradié à Toulouse est décédé. Le 18 octobre dernier,  une haut-viennoise de 56 ans atteinte d'une tumeur au cerveau a succombé d'un cancer généralisé. La cause du décés est-elle la maladie elle-même ou bien la surexposition ? La question reste pour l'heure en suspens. S'ajoute encore à la liste, un homme de 70 ans, parmi les plus atteints, qui vient d'être admis au centre hospitalier de Brive et dont l'état est jugé critique. Le cas de M. Rémi Baudot est également inquiétant: soigné pour une tumeur bénigne à l'oreille, il est aujourd'hui sourd de celle-ci aprèsa voir été traité à Rangueuil.

reportage "témoignage d'un briviste irradié"

Rémi Baudot
victime originaire de Brive

Décès à Brive de Claude Pautot

20 novembre 2007:
Claude Pautot, soigné pour un cancer à l'hôpital de Toulouse, est décédé à Brive. Le 6 novembre, il avait accepté de témoigner. Il avait  reçu une lettre des médecins indiquant qu'il avait  bien été victime de surdoses, dans des proportions considérables: une irradiation à 220 %, soit trois fois plus que la dose nécessaire. L'avocat de l'association SOS irradiés 31 avait ce jour là enregistré son témoignage. L'une de nos équipes l'avait alors rencontré.

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