C'est un paradoxe : des salariés veulent partir. Et ils sont beaucoup plus nombreux que prévus.
Mérignac (33) : départs volontaires chez Cofinoga
C'est un retournement de situation pour le moins étonnant. 7 mois après l'annonce du plan social chez Cofinoga, près de la moitié des salariés se disent prêts à partir. Comment expliquer cet engouement pour les départs volontaires ?
20 janvier 2012, coup de massue pour les salariés de Laser Cofinoga à Mérignac près de Bordeaux. La direction de la société de crédit à la consommation annonçait la suppression de 328 postes. Très vite, les salariés se mobilisent, alertent les politiques.
6 mois plus tard, le Plan de Sauvegarde de l'Emploi est en cours.
Et les demandes de départs volontaires explosent. Selon les syndicats, 700 salariés seraient intéressés.
Comment l'expliquer ? Les syndicats avancent plusieurs raisons.
Les salariés de Laser Cofinoga ont en moyenne 42 ans et demi, avec pour la plupart une ancienneté de 15 ans. Or, les conditions de départ volontaire sont les plus favorables pour ce profil. Le PSE prévoit une indemnité minimale de 5000 euros par année d'ancienneté plafonnée à 15 ans.
Beaucoup peuvent donc espérer partir avec 75 000 euros. De quoi se lancer dans un nouveau projet de vie professionnelle. Un changement qu'on envisage plus sereinement à la quarantaine.
Enfin, les syndicats mettent en avant le manque de visibilité sur l'avenir de l'entreprise.
Résultat, pour 368 postes supprimés, 700 demandes de départs à la retraite seraient possibles
- 260 dossiers ont déjà été actés
- 150 sont en cours de validation
- 300 au moins sont en cours de constitution
Le Plan de Sauvegarde de l'Emploi ne pourra pas satisfaire toutes les demandes.
Les syndicats s'inquiètent des conséquences sur les salariés et sur la santé morale. Le CHSCT pourrait lancer une alerte pour risques psychosociaux.