La direction a confirmé le lancement d'une étude. Les salariés, opposés, font grève.
Syndicats et élus de la région paloise sont contre toute cession. Total Infrastructures Gaz France, spécialisée dans le transport et le stockage de gaz naturel, doit rester dans le giron de Total. La filiale emploie 460 personnes dans le Sud-Ouest. A Pau, les salariés ont massivement débrayé ce vendredi matin.
"Une réflexion est en cours sur les différentes options stratégiques pour l'avenir de TIGF" reconnaît le porte parole de Total .
Même si les conclusions restent ouvertes selon le secrétaire général de TIGF, Olivier Robinet.
"Cette étude peut à terme prendre position sur une cession ou non".
Un calendrier de l'étude a d'ailleurs été communiqué au cours d'un comité d'entreprise exceptionnel hier, jeudi 2 août. Il précise qu'elle "a commencé la troisième semaine de juillet et qu'elle devrait s'achever fin décembre", a indiqué Serge Marcadier, délégué CGT.
Le 27 juillet, le géant pétrolier français Total avait nié avoir mis en vente cette filiale gérant le réseau de transport et de stockage de gaz naturel dans le Sud-Ouest. Il semblait démentir tout projet en ce sens.
"Qu'il n'y ait pas de cession"
Cependant mercredi 1 août, le député PS des Pyrénées-Atlantiques David Habib, lui aussi opposé à une telle cession, avait rencontré le président du réseau gazier TIGF. Daniel Laure lui a alors confirmé qu'une réflexion sur l'éventuelle cession du réseau était menée chez Total. Information confirmée lors du CEE d'hier.
Ce Vendredi 3 août, l'intersyndicale avait appelé à la grêve en guise "d'avertissement" envers la direction. 90% du personnel travaillant dans le Sud-Ouest, a suivi le mouvement.
Le secrétaire général de TIGF ne confirme pas le chiffre mais il a reconnu que le mouvement social "a été très largement suivi".
Dans la matinée, les salariés grévistes se sont rassemblés devant le siège de l'entreprise à Pau, en présence d'élus locaux qui ont pris la parole aux côtés des salariés.
"Nous voulons que TIGF reste dans le giron de Total"
Serge Marcadier, a estimé qu'en cas de cession "nous ne serions plus adossés à un groupe pétrolier" et qu'une vente "à des capitaux privés aurait un impact sur la politique énergétique nationale".
TIGF de son côté précise que l'étude lancée est motivée par l'évolution des normes européennes. Une Directive en particulier concerne le marché du gaz, et tend à renforcer l'indépendance des gestionnaires de réseaux gaziers face aux producteurs. Total, producteur, serait obligé de se séparer de sa filiale.
Une délégation de représentants syndicaux doit être reçue lundi 6 août après-midi par le préfet des Pyrénées-Atlantiques.
Par ailleurs, des élus ont saisi le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, à propos de cette question.
TIGF assure tout le transport énergétique des flux de gaz nord-sud au niveau national. C'est
- plus de 460 salariés dans le grand Sud-Ouest
- près de 353 millions d'euros de chiffres d'affaires
- 13% du réseau national de gazoducs exploités
- 15% du transit gazier national
- 22% des capacités françaises de stockage de gaz